«le yoga a été une seconde chance»
Quatre témoignages de courage et de résilience. Le yoga comme allié pour remonter la pente et rester connecté à son corps.
marie-anne mestre claire de rugeriis
Il y a une dizaine d’années, un burn-out amène Claire de Rugeriis à vivre une profonde crise existentielle. Sous anti-dépresseurs, sa confiance est en berne. Aujourd’hui, elle assure que « le yoga se pratique même à tout petits pas. Rien n'empêche la pratique, sauf l'image que l'on se fait de soi-même et les croyances que nous véhiculons à ce sujet. Le yoga peut offrir aux personnes ayant recours à l'allopathie un chemin de libération de la chimie ». Peu à peu, Claire retrouve son équilibre, au fur et à mesure des années, de ses apprentissages et découvertes. « Le yoga est la seule voie à mes yeux qui constitue la thérapie de l'être. Attention et intention, fil conducteur du yoga et de la sophrologie transpersonnelle, sont ce qui panse le mieux les blessures du burn-out. Ce dernier est comme une très violente crise du sens, or le yoga, c’est apprendre à sentir, ressentir mon corps, son souffle : une voie royale de rééducation par les sens ». Pour Claire, c’est un véritable chemin de guérison. « Le yoga a été et est pour moi un phare dans la tempête, ce qui a sauvegardé le lien qui m’unit à mes enfants et qui le préserve, ce qui a sauvegardé le couple que je forme avec mon mari, leur père ». Ce dernier s’est aussi mis à la méditation. Dans leur couple, dans leur famille, le yoga est vécu au quotidien. « Bien au-delà des bénéfices au niveau du corps, c’est au niveau du coeur que le yoga agit, profondément ». Lorsqu’en août 2015, Marie-anne Mestre commence à avoir des douleurs articulaires, que ses cheveux sont en berne, ses muqueuses asséchées et qu’elle a de temps en temps des « coups de chauds », elle ne soupçonne pas tout de suite les signes de la pré-ménopause. À tout juste 50 ans, elle se sent un peu démunie. D’autant que, en en parlant autour d’elle, elle a l’impression que le sujet est tabou. Qu’à cela ne tienne, elle en discute avec des amies plus âgées, change de gynéco et commence à chercher ce qui pourrait l’aider à traverser cette période dans le Yoga. Elle qui pratique le yoga depuis plus de 30 ans découvre le yoga hormonal de Dinah Rodrigues et décide de s’y initier auprès de Ricarda Langevin (voir la séquence p. 96). La série lui plaît beaucoup et elle décide de l’apprendre en toute autonomie, tout en suivant quelques cours et ateliers proposés par Ricarda Langevin. « Les effets ont été très rapides sur la sécheresse, explique-t-elle. Idem sur la digestion. J’ai ressenti une amélioration sur les articulations au bout de quelques mois seulement ». Mais surtout, Marie-anne constate un mieux-être général. « Cela m’a beaucoup soutenue émotionnellement et psychologiquement, à une période de vie où tous ces symptômes me faisaient aller vers la dépression ». Elle pratique la série cinq fois par semaine. « C’est la régularité qui compte. Cela m’apporte beaucoup d’énergie, je me sens en pleine forme ».
mathilde maillard
À 23 ans, Mathilde Maillard découvre qu’elle souffre d’une spondylarthrite ankylosante, une pathologie articulaire invalidante. « Des douleurs au niveau du bassin et un gonflement articulaire au niveau des pieds ont commencé à apparaître il y a un an. Cela ressemblait à une sciatique. J’en étais arrivée à un tel seuil de douleur que je devais prendre de la morphine régulièrement ». La spondylarthrite est une maladie chronique qui fonctionne par poussées. Pour cette toute jeune femme qui adorait courir, le plus difficile a été d’accepter le diagnostic. Quelques mois plus tard, elle découvre le yoga via un réseau social et s’aperçoit que plusieurs yogis souffrent de pathologies articulaires. « Je me suis sentie moins seule et cela m’a grandement aidée ». Aujourd’hui, Mathilde Maillard pratique quotidiennement, sauf pendant les périodes de fortes poussées. « Le yoga a un réel effet thérapeutique. Il m’a permis d’accepter ma maladie, de rencontrer des gens qui ont également des soucis de santé et de faire des projets. Le Yoga permet de ralentir l'évolution de la maladie, ce qui est apaisant pour l'avenir ». Aujourd’hui, la jeune femme souhaite se former à la yogathérapie. « Finalement, je n’ai jamais eu autant de projets que depuis que j’ai cette maladie. J’ai donc une immense gratitude pour la vie qui malgré les épreuves, m’a fait rencontrer le yoga, d’autant plus que grâce à la pratique, mon état de santé s’est grandement amélioré ».
Diane hary
« Je me suis fracturée une vertèbre en 2008 dans un accident de snowboard alors que j’avais déjà une très grosse scoliose, diagnostiquée à l’âge de 16 ans mais pas suffisamment bien traitée » raconte-t-elle. Résultat : une opération en urgence car la vertèbre a éclaté en morceaux contre la moelle épinière... Ses jambes sont sauvées, mais ses vertèbres restent soudées et elle a beaucoup de douleurs. « J’étais dans la colère, le déni... Il m’a fallu plusieurs années pour changer cela ». En 2011, la jeune femme se reprend en main en s'inscrivant dans une salle de sport et commence à suivre des cours de gym senior car physiquement il faut tout reprendre à zéro. Elle n’a alors que 23 ans. Puis elle se lance dans le body-balance, pratique grâce à laquelle elle retrouve des muscles, de la souplesse et le plaisir d'accomplir quelque chose d'esthétique et bénéfique. Et finalement en 2014, elle pousse les portes d’un studio d’ashtanga. « La première séance a été terrible, je souffrais, j’étais raide... » Malgré cela, elle ressent un vrai bien-être et décide d’y retourner. Jusqu’à pratiquer quatre fois par semaine ! Au bout de six mois, sa consommation de médicaments (anti douleurs et décontractant musculaire) est divisée par deux. « Aujourd’hui, je ne prends plus rien, sauf si j’ai une grosse crise tandis qu’avant la douleur régissait tout. J’ai beaucoup moins mal au dos à présent, le yoga a été une seconde chance ». Diane s’apprête d’ailleurs à suivre une formation en... yogathérapie !