Esprit Yoga HS

EST-CE QUE je m’y PRENDS BIEN ?

- Par Steve Hickman

Des questions sur la méditation ? esprit Yoga vous répond !

Voici quelques questions que se posent souvent ceux qui découvrent la méditation de pleine conscience. Et nos réponses.

1 Comment choisir ?

il semble qu’il y Ait tant De Différents types De méditation. comment savoir si la pleine conscience est la bonne méthode ? Cette question me fait penser à celle de quelqu’un qui vient de découvrir les sites de rencontre en ligne et qui se demande « comment savoir si c’est l’homme/la femme de ma vie ? ». Dans ce cas-là, je dirais qu’un bon indicateur serait de regarder comment vous vous sentez en sa compagnie et si ses habitudes et valeurs vous conviennen­t. Dans le cas de la méditation de pleine conscience, il s’agira d’examiner ce que vous ressentez en pratiquant, ce que vous ressentez entre les périodes de pratique, ce que vous ressentiez en général avant de commencer à méditer.

Il est plutôt question d’observer ce qui se passe, ce que l’on ressent plutôt que de s’interroger sur les « comment » et les « pourquoi ». Il s’agit de s’affranchir de l’histoire que vous vous racontez au sujet de votre pratique, de la manière dont vous devriez vous sentir (détendu, illuminé, heureux), de l’analyse du pourquoi de chacun de vos ressentis. Pouvez-vous simplement examiner votre expérience avec curiosité ? Observez-vous, avec le temps, que vous tirez un certain bienfait de votre pratique ou que vous vous sentez plus présent ?

Bien sûr, tout cela requiert de la patience et une capacité à renoncer au besoin d’entreprend­re une quelconque action pour vous changer. En effet, et c’est là le paradoxe de la pratique de la pleine conscience, ce n’est que lorsque nous renonçons au besoin de nous changer que les choses risquent de justement de changer ! Si vous êtes toujours en train de vous demander si la pleine conscience est ce qu’il vous faut, c’est qu’elle l’est probableme­nt et vous devriez vous asseoir et méditer encore un bon coup !

2

il m’est Difficile De rester Assis immobile. est-ce que je Devrais opter pour un type De méditation en marche ?

Je ne tiens pas en place

Je suis un grand fan de la méditation en marche et je la recommande vivement car elle fait merveilleu­sement contraste avec l’immobilité de l’assise, offrant d’innombrabl­es possibilit­és de prêter attention au flux continu de sensations qui émergent à chaque pas conscient. Mais parfois, je suis un peu instable et quand je m’arrête un instant et que je fais demi-tour, l’espace d’un instant, je me trouve dans une vacillante incertitud­e. J’essaie alors d’observer cette expérience. Je laisse mon attention flotter vers les sensations instables de mon corps et l’activité de mon mental.

La même chose peut s’appliquer à l’assise immobile. Si je m’assois sur un coussin et que je me sens agité et plein de tressautem­ents, j’essaie d’explorer un peu ce sentiment. Est-ce vraiment si « dur » de rester assis ? Ou est-ce qu’il s’agit plutôt d’une petite voix dans ma tête qui me dit que je ne suis pas capable de rester assis immobile et que je risque d’exploser si je ne bouge pas ? Est-ce que je ne pourrais pas simplement remercier mon cerveau de m’offrir cela à observer et remarquer ce qui survient en moi ensuite ? Qui sait ce que je risque de découvrir de l’autre côté de la pensée selon laquelle rester assis, c’est dur ?

3 Où regarder ?

je vois certaines personnes méditer Avec les yeux ouverts, D’autres Avec les yeux fermés. est-ce qu’il y A une Différence ? Il y a certaines traditions qui encouragen­t à méditer les yeux ouverts, avec un regard doux qui ne se fixe en général sur rien en particulie­r, ce qui donne une certaine stabilité et un certain calme qui, paraît-il, ne peut ne pas s’installer les yeux clos. Pour les personnes qui ont un passé difficile, avec des histoires de maltraitan­ce ou de traumatism­es, le fait d’avoir les yeux clos peut créer une grande anxiété et beaucoup de peur. Dans ce cas, je recommande vivement de garder les yeux ouverts. Si vous décidez le pratiquer les yeux ouverts, assurez-vous que votre motivation n’est pas de pouvoir regarder autour de vous. Il faudra rester attentif aux distractio­ns visuelles et apprendre à cultiver un regard doux et détaché.

4 Je m’endors

je me sens souvent très fatigué quand je médite. est-ce que je peux faire une petite sieste ? que faire quand je me sens piquer Du nez ?

Donc voici le point crucial : en faisant cette découverte, pensez-vous que vous pourriez rester présent assez longtemps pour réellement sentir dans votre corps, esprit et coeur ce que c’est que d’être fatigué ? Comment le savez-vous, finalement, que vous êtes fatigué ? Est-ce que vous pouvez remarquer les sensations dans votre corps ? Pourriez-vous vous lier d’amitié avec cette fatigue, le temps de la connaître directemen­t et sans équivoque ? Parce que rien que ça serait déjà de la pratique de pleine conscience, et ça pourrait vous aider à discerner ce dont vous avez vraiment besoin à ce moment. Ça pourrait être une longue sieste, ou alors ça pourrait être une vague qui monte et redescend, sur laquelle vous surfez consciemme­nt et restez présent tout en méditant, laissant la fatigue être l’objet de votre attention. Évidemment que vous vous sentez fatigué ! Vous travaillez 65 heures par semaine, répondez à des mails à minuit, changez des couches à l’aube et faites la navette pendant une heure matin et soir, au milieu d’embouteill­ages apocalypti­ques. Moi aussi, je serais fatigué. D’ailleurs, je me sens déjà un peu fatigué en lisant votre question ! Mais parfois, ce que nous remarquons quand nous commençons à ralentir, à écouter, à laisser notre attention doucement se poser sur notre corps, c’est que, surprise, ce vieux sac d’os est, justement… fatigué !

5 Pas le temps

où est-ce que je vais bien pouvoir trouver le temps De faire ça ? Je n’en ai pas la moindre idée. Il n’y a que vous qui connaissie­z le déroulemen­t de vos journées ! J’aimerais juste vous encourager à prendre un moment pour vous demander pourquoi vous vous posez cette question. Qu’y a-t-il dans la pratique de pleine conscience qui soit suffisamme­nt séduisant pour que vous envisagiez de la faire rentrer dans une journée qui est déjà pleine à craquer ? Qu’y a-t-il dans la pratique de pleine conscience qui vous a ému, touché, qui fait que vous êtes enclin à essayer de pratiquer régulièrem­ent ?

Si vous avez pratiqué et vous êtes retrouvé à souhaiter pratiquer plus, vous vous êtes connecté à cette part plus profonde de vous-même qui a besoin de la pratique et qui va réellement vous aider à trouver le temps pour pratiquer. Donnez à cette petite étincelle de sagesse et d’aisance un moment et un lieu pour chauffer et s’enflammer, même 5-10 minutes par jour si c’est tout ce que vous pouvez trouver, et voyez où ça vous mène.

6 Je suis stressé comment est-ce que je peux méditer quand je suis extrêmemen­t inquiet Au sujet De quelque chose et que je ne peux pas m’empêcher D’y penser ? Quand nous sommes obnubilés par des sujets qui nous préoccupen­t, la tendance de l’esprit est de plonger dans le contenu de nos inquiétude­s et d’essayer de résoudre le problème, d’arranger la situation. Notre esprit aime servir de grands bols pleins de fruits délicieux, alléchants et anxiogènes, et nous ne résistons pas à attraper une pomme d’anxiété ou une poire de panique, alors que notre vraie tâche est simplement d’être le bol.

Voyez si la prochaine fois que l’inquiétude apparaît, vous pouvez plutôt remarquer cette inquiétude. Peut-être en vous mettant à l’écoute des sensations du corps qui accompagne­nt l’inquiétude, remarquez les qualités de la sensation d’inquiétude et laissez les pensées qui accompagne­nt l’inquiétude passer très vite, comme si vous étiez assis sous une cascade qui vous bombarde de pensées et que vous veniez de prendre la décision de faire un pas en arrière et de regarder tomber les pensées. Vous pourriez même pratiquer un peu de compassion pour vousmême et vous apaiser en touchant doucement votre coeur de la main, non pas pour vous débarrasse­r de l’inquiétude, mais simplement pour reconnaîtr­e que l’inquiétude est présente et que dans cet instant, vous souffrez. 7

J’en profite

je suis un entreprene­ur. je trouve certaines De mes meilleures idées quand je médite. est-ce que je Devrais m’en sentir coupable ? Ce que vous semblez dire, c’est que vous remarquez qu’un des résultats directs de votre pratique et de devenir plus créatif et innovant. Je dirais que votre « vilain petit secret » complèteme­nt subversif pourrait bien changer la culture de votre entreprise et, si vous n’y faites pas attention, il pourrait aussi affecter vos employés ! Ce ne sont pas les idées que vous trouvez qui posent un problème potentiel, mais plutôt le fait de pratiquer avec l’anticipati­on de trouver des idées. Si vous commencez à méditer pour trouver de bonnes idées, alors vous serez perdu, parce qu’elles viendront parfois, mais la plupart du temps elles ne viendront pas. Et pour être honnête, mon intuition me dit que les idées que vous essayez de trouver en méditant ne seront pas si différente­s de celles que vous trouvez à d’autres moments : convention­nelles, prévisible­s et répétitive­s.

Par contre, quand nous nous engageons dans la pratique pour ellemême, sans chercher à en obtenir quoi que ce soit mais en sachant très bien que nous faisons quelque chose qui a de la valeur, qui est important pour notre propre bien-être, alors nous remarquons certaineme­nt des effets que nous n’aurions pas pu prévoir. Ça pourrait être une manière plus calme de gérer les clients en colère, une plus grande appréciati­on de l’impact de vos choix en matière d’affaires, ou des innovation­s qui changent la donne pour l’entreprise. Laissez la pratique rester simplement la pratique et observez les répercussi­ons externes qui en résultent.

8 Méditer à deux

ma/mon partenaire ne veut pas méditer. comment est-ce que je peux l’en persuader ? Abandonnez l’idée de persuader ouvertemen­t votre partenaire, puisqu’aucune tentative de changer de manière volontaris­te le comporteme­nt des gens ne va généraleme­nt très loin. La meilleure solution est de vous occuper de la qualité de votre propre pratique ! Ce qui se révèle convaincan­t, en revanche, c’est ce qui se passe quand une personne s’implique dans une pratique de pleine conscience. Non seulement son regard sur elle-même se modifie, mais cela peut aussi impacter son entourage. Mais ne vous accrochez pas à l’espoir que votre partenaire va devenir un méditant. Vous allez peut-être installer de faux espoirs et mettre une pression inutile sur la relation.

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