MÉDITER, C’EST BON POUR LA SANTÉ !
Méditer est très profitable à l’esprit, mais aussi à tout l’organisme. La science nous montre à quel point cette pratique est bénéfique pour la santé.
La science confirme que la méditation nous fait du bien
La méditation agit-elle sur la santé, physique, mentale, émotionnelle ? Si oui, comment ? « À ce jour, plus de 600 études démontrent les effets préventifs et thérapeutiques de la méditation sur le stress, les troubles du sommeil ou alimentaires, la douleur physique, les problèmes respiratoires et cardiaques, la souffrance émotionnelle, le déficit d’attention, les troubles de panique et de mémoire » indique Nicole Bordeleau (voir p. 42 dans son livre Revenir au monde).
méditer pour renforcer le cerveau et l’organisme
Lorsque le cerveau fonctionne de façon optimum, c’est un peu comme si on le musclait. « On constate que la méditation entraîne une modification substantielle de la structure du cerveau. Elle augmente la concentration de matière grise dans certaines zones, notamment l’hippocampe gauche et le cervelet » explique Bernard Baudouin dans son livre La méditation, ses effets sur le cerveau et la santé. De nouvelles connexions cérébrales se créent alors. Méditer active le système parasympathique, celui qui calme, qui apaise avec pour conséquences directes la régulation du rythme cardiaque, la baisse de la tension artérielle, et le renforcement du système immunitaire et des effets en cascade sur le corps : moins de grippe, d’eczéma, et tant d’autres symptômes. « Les études ne font que confirmer et préciser les résultats précédents : méditer a un effet général positif sur le corps physique, le vieillissement, la mémoire, les troubles psychiques, indique le psychiatre Frédéric Rosenfeld, auteur de Méditer,
c’est se soigner. La méditation ne va pas guérir le patient mais sa pratique aide à supporter bien mieux les traitements lourds, comme la chimiothérapie, ou les trithérapies ». Herbert Benson, professeur de médecine à Harvard, a démontré que les gènes des méditants, observés après deux mois seulement de pratique, apparaissent plus stables, plus résistants, ainsi que les gènes relatifs à la production d’insuline. « Les détracteurs de la méditation y voient une activité purement intellectuelle, mais c’est oublier que la majeure partie des pratiques méditatives relèvent d’une approche corporelle et ont donc des effets corporels » indique Bernard Baudouin.
méditer, c’est bon pour le moral !
Autres retombées, sur le terrain émotionnel cette fois-ci : méditer engendre la production d’émotions positives. En sollicitant des émotions de bienveillance et d’altruisme, les zones du cerveau liées à l’empathie sont activées, réduisant ainsi les zones cérébrales liées à l’angoisse. « Je préconise sans aucune restriction la méditation de l’amour bienveillant, (méditation metta bhâvanâ). L’amour est guérisseur, et la première personne qu’il convient d’aimer, c’est soi-même, souligne Frédéric Rosenfeld. Les techniques méditatives sont également de plus en plus utilisées pour soigner les troubles de l’humeur, émotionnels et dépressifs. « Dans les dépressions, il y a souvent un
manque d’amour de soi. Restaurer cette estime par ces pratiques est sans conteste un chemin de rédemption ». Depuis plus de dix ans, Christophe André, psychiatre et pionnier dans ce domaine en France et collaborateur d’esprit Yoga, a introduit la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience au centre hospitalier Sainte-anne à Paris. Le 15 avril 2015, une étude, publiée par le prestigieux magazine scientifique The Lancet, indiquait que la méditation de pleine conscience est aussi efficace que les antidépresseurs pour soigner les états dépressifs légers et moyens, ainsi que pour retarder ou éviter les rechutes. Un véritable espoir pour les patients peu réceptifs ou réfractaires aux traitements chimiques.
la méditation enseignée aux médecins
En 2013 Gilles Bertschy, docteur en psychiatrie, et Jeangérard Bloch, rhumatologue et instructeur MBSR, créent le Diplôme d’université « Médecine, Méditation et Neurosciences » à Strasbourg, qui rencontre un vif succès (450 demandes pour 60 places). Fort de ce succès, un module de 30h d’initiation à la méditation est proposé aux étudiants en 2ème et 3ème année de médecine. Cette approche séduit, car elle vient compléter une approche très biologique de la guérison. Le DU « Médecine, Méditation et Neurosciences » a pour objectif de permettre le développement d’une démarche basée sur une approche intégrative de la médecine et/ou de la psychologie à partir de la découverte approfondie de la méditation de pleine conscience. Jean-gérard Bloch rappelle que la racine de « méditation » et de « médecine » est la même : medere, c'est-à-dire « prendre soin de, guérir ». La méditation a changé sa vie sur le plan personnel et professionnel. « Au fil de l’apprentissage, j’ai développé une attention bienveillante et lucide à moi-même. Cela m’a apporté quelque chose d’essentiel en tant que médecin : une écoute à partir du silence. Cela m’a aussi permis d’abandonner la posture de l’expert, sans pour autant abandonner l’expertise ». Jean-gérard Bloch confirme l’intérêt de la méditation dans le soin. « Cela change le rapport à la maladie, à la douleur ». Menée par le Dr Evelyne Lonsdorfer, une étude est actuellement en cours au sein de l’université de Strasbourg sur un programme d’activité physique et de méditation proposé à des personnes ayant terminé un traitement en chimiothérapie pour un cancer du sein et toutes les participantes témoignent des bienfaits de ce programme. Rêvons un peu : dans quelques années, notre médecin traitant nous « prescrira » des séances de méditation remboursées par la sécurité sociale !
La majeure partie des pratiques méditatives relèvent d’une approche corporelle et ont donc des effets corporels. Bernard Baudouin