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D'UNE FÊTE païenne, qui célèbre le moment charnière du solstice d'hiver et le retour de la lumière, Noël devient lors de la christianisation de l'europe la date à laquelle il est décidé de fêter la naissance de Jésus, donnant ainsi aux célébrations païennes un sens nouveau. Après la Seconde Guerre Mondiale, l'avènement de la société de consommation va transformer cette fête religieuse en fête profane ; ainsi, selon un sondage réalisé en 2006 par différents médias, trois-quarts des Français considèrent Noël aujourd'hui principalement comme une fête familiale ou commerciale.
Commerciale… le grand mot est lâché ! L'arrivée de Noël signe effectivement la période de l'année pendant laquelle les ménages français consomment le plus, et donc polluent le plus. Sapins, décorations, cadeaux, tenues de fête et repas somptueux, l'empreinte écologique de nos festivités peut vite grimper. En faisant des recherches sur une estimation du bilan carbone des fêtes de Noël, je suis tombée sur une étude du très sérieux cabinet de conseil en environnement Greenflex, qui s'est amusé à calculer le bilan carbone théorique du Père Noël en France… et c'est un zéro pointé pour notre sympathique barbu en tenue rouge, qui aurait un bilan carbone équivalent à celui de 7 000 Français en une seule nuit d'activités !
Plus sérieusement, pour les personnes à la fibre festive mais écolo, Noël est une belle occasion pour essayer de concilier convivialité, célébration festive et sobriété. En cela, quelques principes de la philosophie yogique (et un poil de bon sens), peuvent nous accompagner pour un Noël à la fois joyeux et conscient. Ahimsa, d'abord, la fameuse non-nuisance aux autres êtres vivants, peut nous guider dans la préparation de nos repas et dans le choix de nos cadeaux, en nous demandant si nos actes d'achat ou de consommation contribuent à faire souffrir un autre être vivant ou non. Satya,
la sincérité, qui nous invite à pratiquer la parole juste et non blessante, peut être un sage compagnon au milieu des débats familiaux enflammés. Aparigraha, la non-accumulation des possessions, nous invite à choisir LE beau cadeau qui fait plaisir ou à redoubler d'inventivité pour imaginer des cadeaux immatériels, du temps, des expériences plutôt qu'accumuler les objets. Voire, pour les plus motivés d'entre nous, à renoncer complètement à l'échange de cadeaux. Brahmacharya,
qu'on peut interpréter de nos jours comme un principe de modération, peut nous guider vers des repas moins gargantuesques, pour éviter le gaspillage, et bénéfice corollaire, mais non négligeable, nous sauver in extremis de l'indigestion.
Allez, cette année, on tente le Vert Noël, presque sans ordure.