MALGRÉ UNE EFFICACITÉ ÉVIDENTE, AUCUN À-COUP N’EST POSSIBLE TANT LA BOÎTE S-TRONIC EST IRRÉPROCHABLE.
Les 500 Nm de couple s’expriment avec une souplesse et une polyvalence propres à la gamme Audi Sport.
Dans les longues courbes et les enchaînements rapides du Pévèle, le comportement reste aussi facile que sain. Si l’inertie est bien présente, il n’est pas pour autant question d’impact particulièrement pénalisant du poids sur la conduite et à aucun moment je ne sens le besoin de m’en prendre à une voiture trop lourde ou maladroite lors des transferts de masse. Pourtant, la S5 Cabriolet renferme l’équivalent d’un piano en comparaison du Coupé, soit 200 kg de surcharge. Encore une fois, étonnamment, j’ai du mal à rendre le poids coupable d’un comportement pataud. S’il demeure un peu de sous-virage l’efficacité reste reine et il m’apparaît impensable, sur route, d’essayer de lui trouver un défaut digne de ce nom. L’avantage de la région est que l’on peut toujours espérer profiter rapidement d’un revêtement humide propre à offrir quelques sensations, malgré le système quattro. De quoi potentiellement nuancer le jugement quant au feeling d’une sportive jusqu’ici trop aseptisée. Le lendemain, je prends la direction de la Côte d’opale quand il se met à pleuvoir. C’est ma chance… une fois L’ESP totalement désactivé je découvre un nouveau tempérament à la S5, toujours aussi équilibrée mais avec des roues arrière qui enfin donnent l’impression de servir à quelque chose. À mi-chemin entre Arras et Le Touquet, je décide de me donner de nouvelles chances de changer d’avis sur ma monture soit en lui trouvant de véritables défauts objectivement indéfendables, soit en lui découvrant une âme. En arrivant sur le circuit de Croix-en-ternois, je comprends par le biais des personnes présentes que peu s’attendaient à voir une auto de ce type rouler sur piste. Malheureusement la pluie a cessé et le tracé a même séché, ce qui laisse doucement s’évaporer l’espoir de jouer avec le train arrière. Je me console en roulant décapoté sur piste, une première. Au vu des conditions, il m’importe de rester le plus propre possible de façon à d’abord me concentrer sur les potentiels défauts. La boîte, qui jusqu’ici m’était toujours apparue comme irréprochable, refuse par moments les rétrogradages anticipés. De peu, mais assez pour comprendre qu’elle n’a pas été calibrée pour une utilisation véritablement sportive. Il me faudra faire l’effort de rétrograder au tout dernier moment après être largement resté sur les freins. Rien de grave, mais voilà de quoi se souvenir de la philosophie première de la S5. Les freins perdent en efficacité après deux tours d’un tracé finalement assez court, et je décide déjà de ralentir pour laisser l’auto respirer. Malgré deux points négatifs, je n’arrive toujours pas à conclure à un mauvais essai. D’abord, il y a la boîte prise en défaut lorsqu’elle est utilisée au-delà de 95 % de ses capacités sur une voiture de toute façon pas vraiment destinée à égrainer les kilomètres sur circuit.
CE QUI N’EST PAS TRÈS RACCORD, C’EST DE PRENDRE LE VOLANT D’UN CABRIOLET DANS LE NORD-PAS DE CALAIS.