EVO (France)

ALFA STELVIO Q

Nous adorons la Giulia Quadrifogl­io. Le plus sauvage des SUV Alfa gagnera-t-il lui aussi nos coeurs ?

- Par Stuart Gallagher et Patrick Garcia

Il suffit de jeter un coup d’oeil à notre élection de la Sportive evo de l’année un peu plus loin dans ce magazine pour comprendre combien nous sommes fans de la nouvelle Giulia. Pas seulement la Quadrifogl­io mais également la Veloce et même la Super. Malheureus­ement, nous vivons une époque où une berline de segment D ne suffit pas à faire des ventes. Pour cela, il faut absolument céder à la mode des SUV, le Stelvio est la réponse d’alfa Romeo à ce constat.

La version Quadrifogl­io avec son V6 2,9 litres biturbo de 510 ch associé à une boîte automatiqu­e 8 rapports s’oppose assez directemen­t à un Porsche Macan Turbo. Contrairem­ent à la Giulia Quadrifogl­io qui lui prête son moteur, le Stelvio est équipé de la transmissi­on intégrale Q4 maison. En mode normal, il fonctionne en 100 % propulsion mais lorsque les capteurs détectent une perte d’adhérence ou un début de patinage, sa gestion renvoie selon les besoins jusqu’à 50 % de sa puissance vers l’avant. La silhouette musculeuse profite de porte-àfaux réduits tandis que les roues rejetées aux 4 coins sont joliment recouverte­s d’arches aluminium élargies. Le même matériau est utilisé pour le capot, les portes, le coffre, la double triangulat­ion avant et le multibras arrière. Cet usage intensif d’aluminium explique pourquoi le Stelvio est 95 kg plus léger qu’un Macan Turbo.

L’habitacle est compact et bien fini avec sa sellerie cuir à surpiqûres, ses inserts carbone et ses baquets en Alcantara (Les Sparco optionnels, eux aussi en Alcantara sont excellents).

Reprenant une grande partie des éléments mécaniques de la Giulia Quadrifogl­io, je ne suis pas surpris de découvrir des similarité­s de comporteme­nt. Le V6 répond instantané­ment et pousse sans relâche audessus de 3 000 tr/mn, sa boîte ZF montant les rapports sans à-coups. Cela vaut dans le cas où vous avez choisi le mode Automatiqu­e de la boîte, mais je vous conseille d’utiliser les superbes palettes aluminium et de basculer la molette du DNA-PRO sur Dynamic voire sur Race. Le premier mode aiguise la réponse moteur et les passages de rapports tout en relâchant le contrôle de L’ESP et en accentuant la sonorité moteur, alors que le dernier mode bascule tout sur Off en injectant une double dose d’expresso dans les veines du SUV. Quel que soit le mode, l’amortissem­ent est ferme et la direction incisive et directe propose un ressenti honnête à peine trop filtré quand vous haussez le rythme.

Ce Stelvio se conduit plus comme une compacte de 510 ch que comme un SUV. Avec son nez agrafé au sol, il s’écrase sur son train postérieur pour s’extraire hors des virages avec un punch qui inquiétera beaucoup d’autos badgées M ou AMG. Sur un bitume en sale état, les Pirelli P Zero cherchent le grip et vous sortirez du virage avec le survirage nécessaire pour continuer à aller de l’avant. Des critiques ? Les Pirelli peuvent parfois abandonner le combat si vous entrez un peu trop fort en courbe. Le train avant partira alors au large dans un hurlement de désapproba­tion qui vous incitera à modérer vos ardeurs et à enrouler sur le grip pour maintenir la cadence. Ou alors, vous pouvez aussi opter pour des Pirelli P Zero Corsa ! La montée en puissance du segment des SUV est irrépressi­ble et, comme la plupart d’entre eux sont conçus pour être pratiques, peu sont plaisants à conduire et ils sont encore moins nombreux à provoquer un authentiqu­e frisson. En fait, jusqu’à aujourd’hui, seul le Macan GTS y parvenait. Désormais, vous pouvez ajouter le Stelvio Quadrifogl­io à cette (courte) liste.

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