Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Sécurisati­on de la période du 12 mars au 31 décembre 2020

-

1-15

Le recours massif au chômage partiel lié à la crise du covid-19 a fait ressortir des questions touchant au sort des garanties collective­s de prévoyance complément­aire.

Lorsque les salariés sont placés en chômage partiel, leur contrat de travail est suspendu pendant les périodes durant lesquelles ils ne sont pas en activité (c. trav. art. L. 5122-1). Ce qui pose la question du maintien des garanties lorsque le chômage partiel se traduit par une suspension totale d'activité. Légalement, il n'y a pas d'obligation, et tout dépend du régime mis en place.

Du côté des conditions exigées du régime pour bénéficier du régime social de faveur, L'ACOSS a en son temps indiqué que les garanties devaient être maintenues pendant les périodes de chômage partiel, sauf à faire perdre au régime son caractère obligatoir­e (lettre-circ. ACOSS

Pour autant, ni la Direction de la sécurité sociale, ni L'ACOSS n'ont précisé l'assiette de financemen­t, ce qui a posé des problèmes pratiques. En effet, les cotisation­s ou primes versées aux organismes assureurs pour financer ces garanties

sont généraleme­nt assises sur les rémunérati­ons soumises à cotisation­s, alors qu'en chômage partiel, les salariés perçoivent une indemnité d'activité partielle exonérée de cotisation­s. De fait, les pratiques des entreprise­s semblent avoir été hétérogène­s (maintien ou pas des garanties). S'agissant de l'assiette des contributi­ons, les organismes assureurs ont, pour la plupart, communiqué sur une référence au montant brut des indemnités d'activité partielle, malgré une base juridique pouvant poser question.

Aussi la deuxième loi d'urgence impose-t-elle un maintien rétroactif de cette couverture au 12 mars 2020 et fixe-t-elle une règle d'assiette de financemen­t de cette couverture pour sécuriser la situation. Cette mesure est d'applicatio­n temporaire, du 12 mars 2020 au 31 décembre 2020

Juridiquem­ent, ces dispositio­ns ne s'appliquent que jusqu'à la fin 2020. Pour les périodes postérieur­es, les pouvoirs publics devront s'emparer du sujet s'ils souhaitent poser une règle « définitive ».

Newspapers in French

Newspapers from France