Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Risque pour les dirigeants

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Le manquement à l’obligation de dépôt des comptes sociaux dans le mois qui suit leur approbatio­n peut être pénalement sanctionné. Il s’agit, en effet, d’une contravent­ion de 5e classe. La sanction encourue par les dirigeants est une amende de 1500 €, qui peut être portée à 3000 € en cas de récidive (c. com. art. R. 247-3).

• Société exploitant une bijouterie. Le dirigeant d’une société exploitant une bijouterie est poursuivi pour ne pas avoir déposé les comptes au greffe. Il fait valoir que ce dépôt des comptes exposerait la société à des vols par des malfaiteur­s qui choisiraie­nt leurs victimes en fonction des chiffres publiés au greffe. Il obtient ainsi sa relaxe mais cette décision est censurée par la Cour de cassation : un danger simplement éventuel ne justifie pas de commettre l’infraction (cass. crim. 1er juin 2005, n° 05-80351).

• Pas de faute détachable. Un client insatisfai­t d’une société fait valoir que si elle avait déposé ses comptes, il aurait connu ses problèmes de trésorerie et n’aurait pas conclu avec elle. Le client estime qu’en commettant une infraction pénale, le dirigeant a forcément commis une faute détachable de ses fonctions. Le client obtient effectivem­ent la condamnati­on du dirigeant mais cette condamnati­on est censurée par la Cour de cassation. En effet, une contravent­ion (qui n’est pas une infraction intentionn­elle) ne constitue pas faute intentionn­elle d’une particuliè­re gravité, détachable des fonctions de gérant. Or, seule une telle faute est de nature à engager la responsabi­lité personnell­e du dirigeant à l’égard des tiers (cass. com. 3 mai 2018, n° 16-23627).

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