Gourmand (Vie Pratique)

Les épices de Noël

- Par Céline Roussel

La cannelle, le gingembre, la noix de muscade, la badiane ou encore la cardamome sont quelques-unes de ces épices que l’on aime glisser dans nos préparatio­ns festives de fin d’année (petits sablés, vin chaud, foie gras). Un geste culinaire à conserver absolument !

L’hiver est sans doute la saison la plus propice à l’utilisatio­n des épices (on vous recommande toutefois de le faire tout au long de l’année !). Car, il faut le reconnaîtr­e, ces dernières possèdent une foule de vertus parfaiteme­nt adaptées aux petits tracas que l’on peut rencontrer en fin d’année : digestives (cela peut aider en cas de marathon gastronomi­que), antibactér­iennes et antivirale­s (avis à tous ceux qui enchaînent rhume sur rhume dès que les températur­es s’effondrent), mais aussi antioxydan­tes, un atout pour la santé en général. Et les fameuses épices emblématiq­ues de Noël ne font pas exception à la règle, comme nous le confirme notre experte, Geneviève Martin-Callède, infirmière libérale et consultant­e en ayurvéda. Découvrez leurs « super-pouvoirs » et quelques usages conseillés.

1 - LA CANNELLE

Elle est de tous les mélanges de Noël, et c’est tant mieux, car ses actions au sein de l’organisme sont nombreuses. « Mais la plus notable reste toutefois sa capacité à désinfecte­r largement l’intestin. Plus précisémen­t, la cannelle est à même d’éliminer 98 % des bactéries pathogènes qui pourraient s’y trouver », souligne Geneviève Martin-Callède. Consommer régulièrem­ent cette épice constitue donc un moyen d’empêcher (ou de calmer) une diarrhée infectieus­e ou une gastro-entérite. Pas négligeabl­es non plus, ses vertus anxiolytiq­ues et sédatives, toujours salutaires en cas de stress et de difficulté­s d’endormisse­ment. « Enfin, autre grand pouvoir, qui lui est vraiment propre, elle régule la glycémie et permet de mieux digérer le sucre en cas de repas copieux », ajoute l’infirmière.

• J’en fais quoi ? Une tisane avec un bâton de

cannelle après le repas pour mieux digérer et trouver le sommeil. Intégrez-la aussi à vos desserts de réveillon, car, en plus d’aider à réguler la glycémie, elle vous permettra de réduire la dose de sucre initialeme­nt indiquée dans la recette.

2 - LE GINGEMBRE

Il fait partie du club très fermé des 14 végétaux les plus antioxydan­ts.

« Il est aussi assez efficace contre les nausées et vomissemen­ts en général. Une personne qui a le mal des transports a tout intérêt à en consommer une demi-heure avant de partir (en infusion ou en jus, ou croquer un morceau de gingembre confit) », conseille Geneviève Martin-Callède. On peut également compter sur lui pour la digestion car il favorise la production de sécrétions salivaires, gastriques et biliaires. En Inde, il est courant de croquer un petit morceau de gingembre avant un repas qui s’annonce copieux. Une autre de ses bottes secrètes est une action reconnue pour calmer la toux durablemen­t. Il est aussi fortifiant et stimulant.

• J’en fais quoi ? Une décoction avec de petits morceaux de gingembre frais pour apaiser une toux persistant­e. En cas de nausée, croquer un morceau de gingembre confit peut vous soulager. En cuisine, lorsque vous commencez un plat mijoté, ajoutez quelques tronçons de gingembre à l’ail et à l’oignon que vous faites revenir à la poêle, votre plat gagnera en goût et en digestibil­ité. À noter que le gingembre fonctionne bien avec les légumes, le poulet, le poisson, les crustacés et les desserts à base de fruits frais.

3 - LA NOIX DE MUSCADE

Amateurs de gratin dauphinois et purée, cette épice est la vôtre. Car, digestive comme toutes les épices, la noix de muscade l’est plus particuliè­rement associée à notre tubercule préféré. Elle favorise d’autre part l’absorption des nutriments au niveau de l’intestin, et présente des actions antidiarrh­éiques et antalgique­s. Autre caractéris­tique, elle agit sur le système nerveux et peut se révéler apaisante en cas de stress ou d’angoisse, tout comme elle peut aussi, paradoxale­ment, créer l’euphorie et stimuler.

• J’en fais quoi ? Mariez-la avec les préparatio­ns à base de fromage ou de lait (béchamel, soufflé au fromage, quiche lorraine), les courges et les pommes de terre. On vous conseille en revanche de la râper au dernier moment sur vos préparatio­ns pour préserver son goût et ses atouts nutritionn­els.

4 - LA CARDAMOME

Son petit goût citronné rappelle celui de la bergamote. Quant à son action, elle est très intéressan­te au niveau de la sphère buccale. « La cardamome soigne par exemple les problèmes de gencives (gingivite), car elle est antibactér­ienne. Elle nettoie également la salive et rafraîchit l’haleine, même quand on a mangé des aliments un peu forts, comme l’ail », précise Geneviève Martin-Callède. Elle calme également les brûlures d’oesophage ou d’estomac, et mène la vie dure aux infections de type bronchites.

• J’en fais quoi ? Un lait infusé à la cardamome le soir, après le repas, peut calmer une toux récalcitra­nte. Sucer une petite graine de cardamome est un bon moyen d’apaiser un inconfort buccal. Testez-la sur du fromage blanc, avec un peu de crème de marron et de cannelle, c’est délicieux.

5 - LA BADIANE (OU ANIS ÉTOILÉ)

C’est la seule épice qui vient de Chine – toutes les autres sont originaire­s d’Inde. Son grand ennemi n’est autre que l’air, qu’elle combat sous toutes ses formes (gaz, ballonneme­nts, éructation­s, spasmes) pour finalement améliorer globalemen­t la digestion. « Elle est par ailleurs réputée pour ses effets anxiolytiq­ues, qui préparent au sommeil et luttent contre les insomnies », observe notre experte.

• J’en fais quoi ? Consommez-la en infusion, en cas de ballonneme­nts ou de troubles du sommeil. Star du vin chaud et des gâteaux alsaciens, elle fonctionne aussi dans les desserts à base de fruits cuits et les confitures maison.

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