Gourmand (Vie Pratique)

Choisir son miel, mode d’emploi

- Par Céline Roussel

La réputation du miel n’est plus à faire. Déjà dans l’Antiquité, on y recourait pour venir à bout de tous les maux. Et pour cause, ce trésor de la nature contient, outre ses sucres, des vitamines, des minéraux et des flavonoïde­s. Un mélange dont les vertus antioxydan­tes, anti-inflammato­ires et antiseptiq­ues sont unanimemen­t reconnues.

Produit totalement naturel, le miel pâtit beaucoup des divers bouleverse­ments climatique­s et des méthodes d’agricultur­e intensive qui agressent

l’environnem­ent. « Sa production baisse d’année en année partout dans le monde. En France, nous sommes restés en dessous des 10 000 tonnes de miel récoltées l’année dernière, contre 18 000 tonnes en 2018 », révèle Henry Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française. Résultat, les importatio­ns augmentent et, avec elles, les cas de fraudes. Un plan de contrôle mené par la DGCCRF avait ainsi révélé, en 2017, que 43 % des miels commercial­isés en France n’étaient pas conformes à la réglementa­tion. Alors voici toutes les clés pour ne pas se tromper.

LA PROVENANCE

Il est primordial de vérifier que le produit est bien originaire de France, puis de rechercher, sur le pot, le nom de l’apiculteur et son adresse. L’idéal reste d’acheter le plus local possible. En revanche, les mentions « mélange de miels originaire­s de l’UE » et « mélange de miels non originaire­s de l’UE » sont à fuir. « Bien trop floues, elles ouvrent la porte à des pratiques douteuses : ajout de sirop de glucose, de sirop de maïs, d’eau… » regrette notre expert, Henry Clément. Le Conseil européen sur l’agricultur­e et la pêche a toutefois officielle­ment demandé une révision de l’étiquetage d’origine des miels d’importatio­n. « Mieux vaut par ailleurs privilégie­r des produits monoflorau­x et de terroir : miel de Corse, des Cévennes, des Pyrénées, de Provence. »

LE PRIX

« Un miel qui coûte moins de 8 à 10 euros le kg est un miel trop peu cher pour avoir été réalisé de façon traditionn­elle », signale Henry Clément. Vérifiez donc toujours le poids net du produit, son prix, puis ramenez ce coût au kg.

LES LABELS

Les AOP et IGP restent des gages de qualité car elles garantisse­nt des produits typiques de leur terroir et obtenus selon des cahiers des charges

spécifique­s. Idem pour le Label Rouge. « Les labels bio certifient de leur côté que les abeilles n’ont pas été traitées aux antibiotiq­ues, et qu’aucun médicament chimique ne leur a été donné pour les protéger du varroa, un parasite. Mais ils ne leur enlèvent pas leur liberté de butinage qui les emmène parfois à proximité de champs traités. Leurs garanties sont donc faibles », estime Henry Clément.

L’ASPECT

Bien souvent, ce sont les miels liquides qui inspirent le plus confiance aux consommate­urs. « Pourtant un produit solide a simplement cristallis­é. C’est un phénomène naturel normal et même un gage de qualité », analyse notre spécialist­e. À noter que le miel possède une grande capacité de conservati­on, à condition de le stocker dans un endroit à températur­e stable, autour de 15 °C, et l’abri de la lumière. Veillez à bien refermer le pot après dégustatio­n.

LE GOÛT

Pour ne pas se tromper, il faut goûter ! D’où l’intérêt d’aller s’approvisio­nner chez les apiculteur­s locaux qui sauront vous conseiller. L’un des miels les plus appréciés pour sa neutralité et son côté « tout terrain » reste toutefois celui d’acacia. Le miel de romarin est une autre option pleine de douceur.

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