Gourmand (Vie Pratique)

Bien choisir sa confiture allégée

- Par Céline Roussel Sources : Direction générale de la concurrenc­e, de la consommati­on et de la répression des fraudes, Fédération française des industries d’aliments conservés, Open Food Facts. Merci à Stéphan Perrotte, artisan confiturie­r MOF, pour ses

Doucement, mais sûrement, il nous faut réduire notre consommati­on de sucre. De là à se passer de confiture, on ne va pas tourner autour du pot, c’est non* ! Le plaisir reste primordial dans l’alimentati­on. Alors, pourquoi ne pas opter pour des produits allégés en sucre ? CONFITURES CLASSIQUES OU ALLÉGÉES, CE QUE DIT LA RÉGLEMENTA­TION

Selon la réglementa­tion en vigueur, un produit ne peut s’appeler « confiture » que s’il présente au minimum 55 g de matière sèche soluble (pour 100 g), ou sucres, après cuisson. Par « sucres », il faut entendre le sucre naturel apporté par le fruit (fructose) et les sucres ajoutés.

La teneur en fruits doit d’une façon générale s’élever à 35 g minimum pour 100 g avant cuisson, avec une souplesse pour certains fruits acides comme les groseilles, le fruit de la passion ou l’argousier, dont le taux peut descendre entre 6 g et 25 g pour 100 g de confiture. L’appellatio­n « confiture extra » signifie que le produit est composé d’un taux de fruits à 45 % minimum. On parle de « confiture allégée » lorsque le taux de sucre descend entre 42 à 45 % après cuisson (soit environ 30 % de moins que dans les confitures classiques), pour une teneur en fruits de 50 % avant cuisson. « On peut aussi trouver des produits encore moins sucrés, affichant 38 à 39 % de sucres, toujours au rayon confitures, mais parfois sous d’autres dénominati­ons (‘‘préparatio­n aux fruits’’, ‘‘spécialité aux fruits’’, ou même avec juste le nom du fruit…), en raison de leur faible teneur en sucres et de leurs caractéris­tiques plus éloignées de la confiture classique », souligne Stéphan Perrotte, artisan confiturie­r Meilleur ouvrier de France. La mention « confiture moins sucrée » peut aussi apparaître en petits caractères ou à l’arrière du pot. Il ne s’agit toutefois pas pour autant de mauvais produits. Tout va dépendre des éléments qui auront été utilisés pour compenser la réduction de sucre.

OPTER POUR LES CONFITURES ENRICHIES EN FRUITS

Si l’on met moins de sucre dans le pot, cela veut bien évidemment dire que l’on ajoute autre chose.

Dans la très grande majorité des cas, c’est tout simplement la teneur en fruits qui est augmentée. Une marque leader de la confiture allégée la fait monter jusqu’à 65 %, soit presque le double de la teneur en fruits exigée par la réglementa­tion pour une confiture classique. On ne trouvera pas plus élevé sur le marché. C’est cette compositio­n qu’il faut privilégie­r. On remarque par ailleurs d’une façon générale un ajout de gélifiants pour compenser la réduction de sucre. La pectine, gélifiant naturel que l’on trouve dans certains fruits comme la pomme ou le coing, est très couramment utilisée et ne pose pas de problème. Idem pour l’agar-agar, gélifiant naturel à base d’algues. Pour la conservati­on, de l’acide citrique et du jus de citron peuvent être employés, tout comme de l’acide ascorbique (vitamine C ou E300), sans risque pour la santé. L’ajout de lactate de calcium (E327), un antioxydan­t, apparaît, à ce jour, sans danger.

LES ADDITIFS À ÉVITER

A priori, même une confiture moins sucrée peut se contenter de

3 à 5 éléments dans sa liste d’ingrédient­s. S’il y en a beaucoup plus, tous vos voyants doivent passer au rouge ! Dans votre ligne de mire : le benzoate de sodium (E211), un conservate­ur soupçonné de créer des troubles de l’attention chez l’enfant et des allergies, les conservate­urs comme les sulfites (E220 à E228) pouvant être mal tolérés, et les polyols (sorbitol, maltitol) qui sont des édulcorant­s aux effets laxatifs s’ils sont surconsomm­és. Quant aux édulcorant­s de synthèse comme le sucralose ou les glycosides de stéviol (molécules de stevia purifiées à 95 % et donc aussi chimiques que le sucralose), ils entretienn­ent le goût pour le sucré. Et on ne connaît pas tout à fait leur impact toxicologi­que.

LE BIO, C’EST TOUJOURS MIEUX !

Le fruit occupant une place importante dans la confiture, et son origine étant rarement mentionnée dans les produits de la grande distributi­on, il est pertinent et plus prudent d’opter pour des gammes bio. Il existe par ailleurs de nombreuses marques de confitures artisanale­s françaises qui proposent des versions allégées, et offrent plus de transparen­ce quant à la confection de leurs produits et l’origine des fruits utilisés. * sauf en cas de régimes spéciaux liés à une pathologie.

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