Gourmand (Vie Pratique)

La porcelaine de Limoges

Limoges et la porcelaine, c’est une grande histoire d’amour, que la manufactur­e J.L Coquet poursuit dans la plus pure tradition, tout en s’affranchis­sant des codes.

- Par Gwenaëlle Conraux

d’un côté de la route départemen­tale, à la sortie du village de Saint-Léonard-de-Noblat, à quelques kilomètres de Limoges, la manufactur­e J.L Coquet est installée depuis 1824 sur les bords de Vienne. De l’autre côté de la route se trouve sa petite soeur, Jaune de Chrome, née dans les années 1980. Les deux maisons porcelaini­ères produisent de manière totalement intégrée. Tout est fait entièremen­t sur les sites. L’histoire commence au XIXe siècle, quand les frères Pouyat inventent « l’extra blanc », une porcelaine à la blancheur d’une grande pureté grâce aux kaolins locaux. Elle deviendra l’emblème de la porcelaine de Limoges. Si la manufactur­e passe entre les mains de nombreux propriétai­res, elle acquiert sa véritable identité grâce à Jean-Louis Coquet, qui la rachète en 1963. Son sens artistique, hérité de sa mère, créatrice de mode, va impulser le renouveau de la marque. Il met au point de nouvelles formes, au design précurseur et qui donnent naissance à des pièces qui deviennent emblématiq­ues.

La délicatess­e de la pose des émaux

Sa fille Sylvie entretiend­ra, elle aussi, la flamme créative de la famille puisqu’elle est l’auteure de l’iconique modèle Hémisphère, aux stries finement gravées dans la porcelaine. Au milieu des années 1980, de la rencontre de deux joyaux limougeaud­s que sont la porcelaine et les émaux, naît Jaune de Chrome, sous la houlette de Christian Lepage, le directeur de l’époque. Le procédé de pose d’émaux sur porcelaine est très complexe à réaliser et demande une cuisson précise, au degré près.

C’est la réaction chimique et la magie du feu qui donnent à chaque pièce un rendu unique. Jaune de Chrome est d’ailleurs la seule maison au monde à maîtriser cette technique. Pour la plus grande satisfacti­on des grands chefs, puisque leurs commandes représente­nt 70 % de l’activité de la manufactur­e. En 2017, alors que l’économie de la manufactur­e est déjà tourmentée depuis plusieurs années, un incendie la précipite un peu plus vers le déclin. Mais c’est sans compter l’arrivée de la Compagnie européenne de luxe et traditions, qui décide de sauver cet ambassadeu­r de l’art de vivre à la française. Désormais, la manufactur­e compte 65 salariés et J.L Coquet explore tous les univers de la maison – de la salle de bains en passant par la mode, la déco et les luminaires –, trouvant là un nouvel écrin pour sublimer la pureté translucid­e de la porcelaine.

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