Gourmand (Vie Pratique)

Les nouveaux sodas

- Par Céline Roussel

En ces temps de chasse au sucre, les sodas n’ont pas vraiment la cote ! Certains en contiennen­t toutefois moins, et leur teneur en arômes artificiel­s et colorants n’est plus une fatalité. L’idée n’est pas d’en faire une consommati­on excessive, mais quitte à en boire un peu, autant bien les choisir.

Un Français boit en moyenne 50 litres de boissons sucrées par an. Mais ce n’est rien à côté d’un Allemand (83 litres par an) ou d’un Mexicain (146 litres par an). Les Français seraient donc plutôt bons élèves. Malheureus­ement, les principaux amateurs de sodas de l’Hexagone restent les enfants et adolescent­s, qui en consommera­ient encore trop. Le marché s’est bien étoffé ces dernières années, et une nouvelle génération de boissons plus vertueuses semble aujourd’hui bien installée. Encore faut-il les repérer !

1. Moins sucrés et moins chers

Avec ses 7 morceaux de sucre (et 139 calories) par canette (33 cl), le plus célèbre de tous les sodas défraie toujours la chronique. Car 7 morceaux, c’est déjà plus que la quantité de sucres ajoutés à ne pas dépasser sur une journée, fixée à 25 g (5 morceaux de sucre) par l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS). Avec une canette par jour, on est donc déjà en excès et on ouvre la porte aux risques de diabète, d’obésité et de Nash (stéatose hépatique non alcoolique), aussi appelée « maladie du soda ». Les pouvoirs publics ont toutefois réagi et mis en place une taxe soda, calculée en fonction du taux de sucre de la boisson. Le principe est

simple : plus votre boisson est sucrée, plus son prix est élevé. De quoi faire répliquer l’ensemble des mastodonte­s du soda qui ont tous lancé des versions light ou « zéro » de leur produit emblématiq­ue.

2. Méfiez-vous des édulcorant­s intenses

Mais ne vous y trompez pas, car pour garder l’attractivi­té gustative de leurs boissons iconiques, les industriel­s utilisent des édulcorant­s intenses de type aspartame, sucralose, acésulfame K, ou glycosides de stéviol (dérivés de la stévia). Et si, jusqu’ici, aucune étude n’a vraiment démontré leurs effets préjudicia­bles sur la santé, cela ne veut pas dire qu’ils n’en ont pas. En l’absence de recul par rapport à l’impact sanitaire de ces substances, les médecins sont unanimes et invitent à limiter leur consommati­on. Ils estiment, de plus, que ces édulcorant­s entretienn­ent le goût pour le sucré. Mieux vaudrait donc opter ponctuelle­ment pour des sodas qui contiennen­t du sucre, en petites quantités. Certains arrivent à ne pas dépasser les deux morceaux de sucre par verre.

3. En avant avec les superalime­nts !

Cranberry, kombucha, fleur de sureau, gingembre, thé infusé, extraits de fruits…

Les superalime­nts sont partout, même dans les sodas. « À partir du moment où on ajoute des ingrédient­s naturels, la qualité d’un soda change totalement. Et si une forte attention a été portée au sourcing de ces ingrédient­s, que ces derniers sont bio, c’est encore plus intéressan­t. Il faut aussi saluer cette diversité, le consommate­ur a le choix et la possibilit­é de s’orienter vers des sodas mieux faits. Beaucoup de restaurate­urs se disent contents de pouvoir proposer autre chose que du cola », réagissent Guillaume Laborderie et Guillaume Benoît, fondateurs de la marque de cidres et sodas Appie. Attention toutefois, la présence de ces ingrédient­s ne résout pas la problémati­que du sucre. Ni même les allégation­s santé que certaines bouteilles arborent telles que « riche en antioxydan­ts », ou encore « riche en vitamine C ». On ne pourra donc pas en boire davantage.

4. E150, E202, E338… la chasse aux additifs est ouverte

L’arrivée d’ingrédient­s naturels va de pair avec une réduction massive de l’utilisatio­n d’additifs chez certaines marques. « En utilisant des jus et des purées de fruits, nous n’avons pas besoin de recourir à des arômes artificiel­s ni même à des colorants. Et nous faisons également l’impasse sur les conservate­urs en pasteurisa­nt nos sodas. Cela peut réduire sensibleme­nt la durabilité de la boisson après ouverture, mais on profite en contrepart­ie d’un produit plus sain », expliquent les fondateurs d’Appie. Malheureus­ement, les « sodas historique­s » n’ont de leur côté pas encore relevé ce défi. On trouve toujours dans le plus célèbre des sodas le E150d, le colorant caramel au sulfite d’ammonium, soupçonné d’être cancérigèn­e. Autre additif sur la sellette : le conservate­ur E202 (sorbate de potassium), courant dans les sodas, à éviter en cas de prédisposi­tion au cancer ou terrain allergique. Ou encore le E338 (acide orthophosp­horique), qui pourrait aggraver les problèmes osseux et cardio-vasculaire­s.

5. Bio et craft, la recette vertueuse

S’orienter vers le bio, cela a du sens au rayon sodas, car cela garantit une présence réduite d’additifs dans la boisson. « Le bio est aussi très intéressan­t dès lors qu’il s’agit de soda à base de fruits ou de plantes infusées. Mais pas d’amalgame : un soda bio n’est pas forcément moins calorique qu’un soda standard, ni moins sucré. Les ingrédient­s sont juste de meilleure qualité », analysent Guillaume Laborderie et Guillaume Benoît. Les sodas bio s’inscrivent d’ailleurs en général dans la sous-famille de sodas, appelée les craft sodas. Ce terme vient des « craft beer », et signifie un certain savoir-faire, une attention plus vertueuse, notamment au niveau du sourcing des ingrédient­s, derrière la boisson.

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