À chaque consommateur, sa gamme ?
Bio, local, Label rouge, zéro pesticide… On ne compte plus les références affichant fièrement une « caution » pour rassurer l’acheteur qui, lui, demande des garanties et toujours plus de transparence. Résultat ? Ce qui part d’une bonne intention – revendiquer une démarche engagée – finit par un océan d’informations dans lequel on se noie. Signe de cette ultra-concurrence, le bio commence à faiblir et connaît, pour la première fois, une croissance négative (on en parle d’ailleurs dans ce numéro). Trop de labels tuent le label ! On ne sait plus ce qui doit primer dans ses choix : les conditions de fabrication, l’empreinte carbone, le cahier des charges, l’absence de pesticides ? Sans oublier un facteur qui, dans le contexte actuel, rebat totalement les cartes : le prix. Avec l’augmentation du coût des matières premières, certains produits n’ont plus de base que le nom. Et, pour certaines PME engagées dans l’agroécologie, difficile d’absorber une hausse aussi brusque. On se retrouve ainsi face à des secteurs en tension dont chaque acteur essaie de sauver sa part du gâteau, et le consommateur… son porte-monnaie. Mais comme chaque période tumultueuse, celle-ci peut permettre de faire un petit tri salutaire dans un marché qui se rationalise enfin, notamment celui du bio.