La Revue du Vin de France

Grand vigneron de demain

- des Vignobles Millaire, à Fronsac Karine Valentin

Jean-Yves Millaire, à Fronsac

Son arrière-grand-père était boulanger à Fronsac, son grand-père Jean Garnier, lui aussi boulanger, voulut devenir vigneron. Pour cela, il a acheté six hectares sur les communes de Saint-Michel-deFronsac et de Fronsac dans les années 1950… Jean-Yves Millaire en a hérité en 1998. C’est décidé : il ne sera pas boulanger, mais vigneron. À l’époque, il n’est pas encore président du syndicat viticole de Canon-Fronsac mais titulaire d’un BTS viti-oeno, et il a acquis une solide expérience dans plusieurs propriétés girondines.

LES BIODYNAMIS­TES : UNE RENCONTRE CLÉ

Les terres de son grand-père, c’était bien pour un début, mais très vite ce n’est plus suffisant. Jean-Yves Millaire agrandit son domaine, achète des vignes, prend des fermages. Avec sa femme Christine, il exploite alors 17 hectares dans trois appellatio­ns, Canon-Fronsac, Fronsac et Bordeaux. En parallèle, il goûte à droite et à gauche, à SaintÉmili­on, au château Fonroque. Il y rencontre un groupe de biodynamis­tes, qui se réunit là chaque année pour les primeurs, et se rallie à leur cause. En 2009, son domaine, déjà certifié bio depuis 2006, obtient le label biodynamie. À cette date, ils ne sont que deux à Fronsac à produire sous ce label, Paul Barre et lui.

Aujourd’hui à la tête de 47 hectares en biodynamie, dont une petite partie en plantation, il fait mentir ceux qui imaginent encore que, parce que l’on est petit, on est forcément meilleur. À la cave, les extraction­s un peu forcées du début – « C’était la mode » – ont laissé place aux infusions. Jamais à court d’imaginatio­n, JeanYves Millaire crée un vin primeur à la beaujolais­e qu’il vend en décembre. Son nom ? Loupiot, un pur jus de fruit de cabernet franc et de merlot sans soufre.

PLANTER DU COLOMBARD, DU CHENIN… Ses élevages font aussi bouger les lignes. Il utilise surtout des foudres, quelques amphores et des barriques de cinq tonnelleri­es différente­s pour coller au plus près des profils de sols capables de recevoir des cépages atypiques dans le Bordelais : jurançon noir, petit manseng, colombard, chenin… De quoi nourrir des projets de plantation en massales et inventer des goûts nouveaux sur ces terres girondines.

En attendant, la valeur du vigneron se juge à la dimension presque saline de son canonfrons­ac, Château Lamarche Canon. Son 2017 livre un tanin vibrant, laissant le fruit au second plan, derrière une texture radieuse. Ou de son fronsac, Château La Rose Garnier 2017, un 100 % merlot né sur sables et calcaires, au jus croquant et au verbe pimpant.

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biodynamie, Avec 47 hectares en imaginent que il fait mentir ceux qui meilleurs. les petits sont forcément
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