Les lycées “viti” veulent mieux vendre leurs vins
Programmes revus, valorisation de leurs vins… les 25 établissements qui diplôment des bacheliers “viti” cherchent un nouveau souffle.
Qui n’a pas goûté un jour un vin produit… par des élèves de lycées viticoles ? Château Dillon (Médoc), domaine de Lacoste (Cahors), domaine des Poncetys (Mâconnais), château Bel-Air (Beaujolais), domaine de la Gabillière (Touraine)… vingt-cinq exploitations disséminées dans tout le pays sont le terrain d’expérimentation des lycées “viti-oeno”. Problème : le manque de notoriété. « La viticulture fait encore rêver, mais nous ne remplissons pas toutes les classes », admet Corinne Reulet, responsable des trois lycées du Bordelais. Un paradoxe alors que la filière, qui forme des chefs de culture et maîtres de chai, affiche le taux mirobolant de 95 % d’embauche à la sortie.
UN “BAGAGE ÉCOLO”
Les lycées veulent donc mieux vendre leurs bacs spécialisés, d’autant que la pandémie a liquidé les journées “portes ouvertes”. À la rentrée sera lancé le concept d’“Ambassadeur Métier” : d’anciens élèves en poste viendront témoigner de leur réussite (salons d’orientation des collégiens, forums métiers divers…). Les lycées veulent aussi faire savoir que l’enseignement viticole épouse les contraintes du moment. À la rentrée 2021, les établissements entameront en effet la phase 2 du nouveau programme officiel intitulé “Enseigner à produire autrement”. Les futurs diplômés démarreront désormais leur carrière avec un bagage écolo.
Les lycées veulent aussi valoriser leurs atouts, en vendant mieux les bouteilles produites sur les exploitations-écoles. « Le réseau vend aujourd’hui 100 000 bouteilles pour un million d’euros de chiffre d’affaires, c’est déjà une réussite commerciale autant que pédagogique », se félicite Pascal Buron, responsable du lycée d’Orange et président du Groupement d’intérêt économique (GIE) fédérant les vingt-cinq exploitations viticoles publiques.
Ce dernier désire aller plus loin, ce qui sera aussi une manière de mieux communiquer sur le potentiel du réseau. Jusqu’à présent, les élèves vendaient aux curieux la production de tous les lycées lors de “foires aux vins” locales. Dorénavant, Pascal Buron aimerait démarcher les professionnels (cavistes, restaurants…) pour leur proposer les “vins des lycéens français”. Lycéens qui pourraient eux-mêmes être amenés à réaliser des animations sur ces lieux de vente. Autant futur vigneron que commercial, en somme.
MAI 2021 -