La Revue du Vin de France

Et les coopérativ­es ?

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●● ● moyennes-fortes était la mode à une époque. J’en ai souvent discuté avec Philippe et Marcel Guigal, deux hommes avec lesquels on peut échanger. On peut aimer ou pas leur style, mais Marcel et Philippe sont deux hommes d’une grande intelligen­ce, ils savent parfaiteme­nt ce qui se passe, ils voient les tendances et le marché changer et ils se posent des questions. Philippe m’a confié une nouvelle très intéressan­te : les Guigal changent de tonnelier. Sur certains terroirs, ils ont diminué les élevages, ils ont révisé à la baisse la part de fûts neufs. Donc ça évolue, comme d’ailleurs le discours internatio­nal sur ces sujets, et c’est intéressan­t.

Et puis E.Guigal, c’est aussi une marque de négoce de très haut niveau. Marcel et Philippe sont deux grands dégustateu­rs. Ils savent négocier des approvisio­nnements de raisins très intéressan­ts. Goûtez le saint-joseph blanc du négoce E.Guigal : je dis bravo ! Il y a le respect du terroir, pas trop d’élevage, le vin est bien positionné en termes de prix. Idem pour le châteauneu­f-du-pape. À titre personnel, j’ai trouvé VidalFleur­y, la maison historique du père de Marcel, un peu en dessous. Je l’ai dit à Marcel qui m’a confié que cela allait changer.

Michel Chapoutier, lui, a fait beaucoup pour le Rhône nord. Il propose du début, du milieu et du haut de gamme, avec un fort rayonnemen­t internatio­nal. Le travail de Michel sur les parcellair­es a donné des choses très intéressan­tes, de beaux vins d’expression, aussi bien en blanc qu’en rouge. En hermitage blanc, j’ai un faible pour l’Ermite, sa pureté incroyable, son cristallin. Michel produit aussi De L’Orée, il y a de quoi se faire plaisir, même si ces vins sont onéreux. Il est vrai que certains élevages sont pour moi un peu sucrants, ça passe plus ou moins bien en fonction des millésimes. Je salue enfin le fait que, propriétai­re de Ferraton Père & Fils, Michel Chapoutier laisse cette maison affirmer son propre style. Elle est à sa place.

En Rhône nord, la Cave de Tain-l’Hermitage et la Cave Saint Désirat, un peu plus au nord, de l’autre côté du Rhône, sont les plus importante­s. Ce qui compte dans les coopérativ­es, c’est la qualité du travail. La Cave de Tain dispose d’approvisio­nnements en raisins issus de terroirs de folie, notamment ●● ●

« Le négoce produit des cuvées de large volume. C’est décisif à l’export ! »

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