La Revue du Vin de France

Un Fleury vigneron sur le plateau de Saclay

- J. B.

Un hectare et demi de romorantin, pineau d’aunis, pinot noir et gamay sera planté en 2022 sur le plateau de Saclay, en Essonne, à côté de l’abbaye SaintLouis-du-Temple de Vauhallan. À l’origine du projet, Jean-Marc Fleury, l’un des six enfants du pionnier de la biodynamie en Champagne, Jean-Pierre Fleury. Géologue, il veut contribuer à la relance du vignoble d’Île-de-France.

Pour comprendre l’ampleur du projet d’agroécolog­ie à Cheval Blanc, il faut passer de l’autre côté de la petite départemen­tale et s’avancer dans les parcelles de l’ancien château La Tour du Pin Figeac Moueix, racheté en 2006 par le Premier Grand cru classé A de Saint-Émilion. C’est ce petit domaine, dédié depuis les années 2010 à la production du vin blanc de Cheval Blanc, qui a été le laboratoir­e de nouvelles pratiques agricoles. Vaste potager, élevage de cochons, poules pondeuses, toutes les expérience­s conduites ici ont été dupliquées à Cheval Blanc. « Nous sommes presque en autonomie à Cheval Blanc puisque tout ce que nous produisons ici sert à l’élaboratio­n des repas du château », explique Pierre-Olivier Clouet, le directeur technique de Cheval Blanc.

120 ARBRES PAR HECTARE

Depuis quelques mois, le château communique sur le sujet. « Si nous avons mis en place les premières expériment­ations il y a dix ans, nous montons en puissance depuis deux ans », poursuit le directeur. Il faut dire que depuis que Bernard Arnault, en 2019, a annoncé sa volonté de convertir Yquem à la biodynamie, Cheval Blanc ne pouvait plus rester silencieux. Il était urgent de faire savoir que le cru de SaintÉmili­on, lui aussi, adopte des pratiques viticoles plus naturelles.

UN AGRONOME À LA MANOEUVRE

Cheval Blanc s’est donc adjoint les conseils du biologiste du Muséum d’Histoire Naturelle, Marc-André Selosse, qui a placé un étudiant en thèse de doctorat pour suivre l’impact de l’agroforest­erie sur le vignoble. De son côté, l’agronome Alain Canet, spécialist­e de l’agroforest­erie, a piloté la plantation de milliers d’arbres et de bosquets.

L’expérience s’étend aujourd’hui sur 16 hectares, un tiers du vignoble. « Nous voulons développer un écosystème complet à Cheval Blanc et en mesurer l’impact. C’est un projet de long terme, dix ans de recul étaient nécessaire­s pour évaluer les premiers résultats », conclut Pierre-Olivier Clouet.

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