La Revue du Vin de France

Les sept plaies d’Égypte sont tombées sur le millésime 2021

Baisse historique des rendements, hausse des prix des cartons, des étiquettes, des bouchons et des bouteilles… À l’arrivée, l’addition risque d’être lourde pour les consommate­urs.

- J. B.

Les vignerons ont hâte de tourner la page du millésime 2021, qui a laissé des traces dans la mémoire de chacun avant même la sortie du vin ! Les accidents climatique­s, à commencer par le gel d’avril, les pluies intenses, les maladies ou encore la grêle, n’ont pas épargné le vignoble. Si bien que les dernières estimation­s de récolte, réalisées par le ministère de l’Agricultur­e, prévoient une production plus faible qu’en 2017 et 1991, deux années durement touchées par le gel. Peut-être même ferat-on moins de vin qu’en 1977 !

La production française totale devrait avoisiner les 33 millions d’hectolitre­s, contre une moyenne décennale de 48 millions d’hectolitre­s. La Champagne enregistre une baisse de 45 % de récolte par rapport à la moyenne quinquenna­le tout comme le Beaujolais et la Bourgogne (- 46 %), le Jura (- 80 %), le Val de Loire (- 39 %), le Sud-Ouest (- 44 %), le Bordelais (- 28 %), le LanguedocR­oussillon (- 29 %), l’Alsace (- 19 %) et le Sud-Est (- 16 %).

Parmi les régions les plus touchées, la Bourgogne souffre particuliè­rement.

« C’est l’un des millésimes les plus bas en rendement que j’ai connus », témoigne LouisFabri­ce Latour, l’ancien président de l’Interprofe­ssion des vins de Bourgogne et dirigeant de la célèbre maison Louis Latour. « Nous sommes confrontés à une petite récolte, mais aussi à des cours très élevés, même dans les appellatio­ns génériques. La Bourgogne se prépare à des lendemains plus difficiles », analyse-t-il.

Résultat : dans la plupart des régions, on s’attend à une hausse des prix dans les mois à venir pour compenser cette chute des rendements.

LES BOUTEILLES FLAMBENT

Le milieu viticole fait face à une autre calamité, liée à l’épidémie de Covid-19. La pénurie de matière première provoque une flambée des prix de matières sèches (les bouteilles, étiquettes, capsules, cartons). « En moins d’un an, ces produits ont vu leur prix augmenter de 30 à 50 % », observe un vigneron bordelais qui, comme de nombreux confrères, répercuter­a une partie de cette hausse sur le prix de ses vins.

 ?? ?? Avec une baisse attendue de 30 % de la récolte française, les prix vont s’envoler dans les linéaires.
Avec une baisse attendue de 30 % de la récolte française, les prix vont s’envoler dans les linéaires.

Newspapers in French

Newspapers from France