② Les grands témoins. Ils croient à la rencontre, au témoignage
Le vin est aussi l’histoire des hommes et des femmes qui le font. Sous le charme, ils ont pris le parti de raconter cet engagement.
Pas d’amateur de vin sans ce désir irrépressible de rencontrer celles et ceux qui le font. Philippe Rapiteau, auteur du blog toujours actif “La Pipette aux quatre vins”, créé en 2005, se souvient de l’époque bénie où il racontait sur son blog les rencontres intimistes avec de grands vignerons tels Éloi Dürrbach (Trévallon), Éric Nicolas (domaine de Bellivière) ou René Barbier (Clos Mogador). D’autres ont pris le relais. Comme Pauline DupinAymard, passionnée de vin “nature” et auteure du blog “Chassez le naturel”. Après avoir tenu un bar à vins à Paris puis à Londres, cette fan de vin et d’écriture achète une camionnette en 2017 et part à la rencontre des producteurs. « Je ne voulais pas parler de vin sans voir de vigne. Le vin, ça s’incarne », assène-t-elle. Elle raconte ces rencontres dans une langue poétique sur son blog et aujourd’hui dans une version papier, véritable carnet de voyages qu’elle édite seule à quelques centaines d’exemplaires. « Ma récompense ? Quand on me dit : “J’ai été touché par votre approche du vin, j’ai eu l’impression de voyager avec vous” », note-t-elle.
Ce voyage quasi initiatique est aussi possible sans sortir de sa cave, grâce au podcast. Ce format audio très tendance, qui se prête aux entretiens longs. Antoine
Desferet, entrepreneur dans l’industrie automobile à la ville, est l’homme-orchestre du Wine
Makers Show, lancé en avril 2019.
Soixante épisodes plus tard, il est allé passer une bonne heure avec des dizaines de grands noms du vin, dont Pierre-Emmanuel
Taittinger, Florence Cathiard, Michel Chapoutier, Gérard Bertrand, Jean-Michel Cazes, Albéric Bichot, Philippe Pacalet… Des entretiens dans lesquels les vignerons ont le temps de s’exprimer et, souvent, de se livrer. Antoine n’oubliera pas certains grands moments, comme lorsque Nicolas Grosbois, producteur à Chinon, raconte son expérience dans l’Oregon avec beaucoup d’émotion… Bilan de ce podcast : 3 000 écoutes par semaine et une croissance de 100 % par rapport à l’année dernière.
Avec “Le Bon grain de l’ivresse”, un autre podcast lancé en septembre 2019, Romain, Antoine et Florian, trois copains passionnés, voulaient « poser directement aux vignerons la question : qu’est-ce qui fait un bon vin ? Et donner aux auditeurs le sentiment qu’ils sont avec nous ». C’est réussi. On vous recommande notamment les deux épisodes consacrés à la maison Pierre Overnoy et celui tourné en Alsace avec Mathieu Deiss un jour de canicule. Avec 7 à 10 000 écoutes par mois, ce podcast rassemble de plus en plus d’auditeurs. Idéal à écouter dans les transports.•