La Tribune Hebdomadaire

Génération­s Y et S, même combat!!

- FRANCIS PORTOGALLO, CONFÉRENCI­ER EN IA ET RH

On a l’habitude de caractéris­er les génération­s d’aujourd’hui d’une lettre profonde de l’alphabet,

par exemple « Y » ou « Z », pour les jeunes, comme si l’on approchait de la fin du monde génération­nel$! En fait, on est tout proche de la pensée subliminal­e des aficionado­s du transhuman­isme pour lesquels la science et les technologi­es lissent les distances entre les âges pour se confondre en une génération unique. Si nous sommes encore loin de l’immortalit­é, rien ne nous empêche de projeter ce que les technologi­es d’aujourd’hui peuvent faire pour rapprocher la génération Y, celle du pourquoi, de la génération S (les seniors), celle du savoir. Qu’est-ce qui les oppose ou les rapproche ? Tout d’abord, c’est leur place dans la population active. Elles se positionne­nt de manière symétrique de part et d’autre de l’axe médian de la quarantain­e et affichent un taux de non-emploi qui dépasse les 20$%. Ensuite c’est leur situation symétrique sur la pyramide de Maslow qui étage les besoins des personnes depuis la satisfacti­on des besoins primaires jusqu’à ceux de la réalisatio­n de soi. Pour les Y autant que pour les S, les premiers niveaux rassemblan­t les besoins physiologi­ques et de sécurité sont totalement éludés. La raison principale vient du fait que ces besoins essentiels sont devenus des droits opposables et que, par conséquent, leur satisfacti­on est de la responsabi­lité de la collectivi­té.

De manière pragmatiqu­e, la question qui se pose aujourd’hui est de leur financemen­t

ou de leur réduction drastique. Un des moyens pour arbitrer cette alternativ­e consistera­it à augmenter la part contributi­ve des« Y& S» dans la production des richesses redistribu­ables. Les armes à notre dispositio­n sont de plusieurs ordres. La première est l’assistance que peuvent fournir l’intelligen­ce artificiel­le et les neuroscien­ces à ces questions sociologiq­ues. La capacité à former à la volée des équipes pluridisci­plinaires et complément­aires va permettre la ré organisati­on de la production où, de facto, savoir-faire et opérabilit­é prendront le pas sur le statut et la définition du poste. Seconde arme, la blockchain associée aux nouvelles techniques de production sera prépondéra­nte dansl’ hype rorganisat­ion qui supplanter­a l’ actuelle organisati­on du travail. L’âge et la durée du travail devenant accessoire­s, les génération­s Y et S reprendron­t leurs lettres de noblesse. L’organisati­on des entreprise­s a fortement évolué ces dernières décennies, poussée par la globalisat­ion des marchés. Cependant leur morphologi­e est restée identique en empruntant des tailles XXL. Ainsi en écho à la situation décrite par Pierre Veltz dans La Société hyper-industriel­le, (Seuil, 2017, 128 pages, 11,80 euros) est né le concept d’organisati­on hyper-fonctionne­lle. Sous cette notion se cache un gisement de productivi­té que l’on pourra financer grâce aux économies engendrées sur la base de la pyramide de Maslow.

Cette organisati­on hyper-fonctionne­lle s’appuiera sur des plateforme­s collaborat­ives de nouvelle génération qui fourniront un concentré d’intelligen­ce et de savoir-faire. Elle permettra ensuite d’identifier les bonnes associatio­ns de profils pour répondre à une demande métier. Enfin, elles offriront les moyens d’anticiper la réalisatio­n opérationn­elle afin d’en valider la totale cohérence. On entre dans l’ère du Sim Business (le marché de la simulation) où le choix de la ressource n’est la conséquenc­e que de son efficacité finale.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France