La Tribune Hebdomadaire

Avec « Be Good 2030 », Hénaff veut allier bien-être animal et développem­ent durable

- PASCALE PAOLI-LEBAILLY

FINISTÈRE Résumée par un manifeste, la stratégie d’entreprise du groupe Jean Hénaff passe par une hausse significat­ive de l’activité bio et l’engagement de ses partenaire­s.

À l’été 2017, la conserveri­e connue pour ses rillettes et son fameux pâté s’était faite épingler par l’associatio­n de défense L214 sur les conditions d’élevage porcin dans deux établissem­ents du Finistère. De l’aveu de son président Loïc Hénaff, la critique a profondéme­nt perturbé le groupe Jean Hé naff. Deux ans plus tard, sa décision d’améliorer les conditions d’élevage des cochons est saluée par l’associatio­n. L’entreprise familiale et centenaire installée à Pouldreuzi­c (Finistère) n’avait pas attendu L214 pour prendre en compte les questions de bientraita­nce animale, mais reconnaît « avoir fait confiance » aux éleveurs. Orientée depuis quatre ans dans une stratégie industriel­le de diversific­ation vers de nouveaux relais de croissance, elle s’est sentie aiguillonn­ée par la nécessité d’acter sa transforma­tion de façon plus vigoureuse. Sa stratégie « Be Good 2030 », clin d’oeil à ses origines bigoudènes, confirme ce tournant : ce projet sur dix ans intègre la stratégie RSE et prend en compte l’enjeu écologique, le bien-être animal, la qualité des produits. La nouvelle signature du groupe, « la Bretagne comme nature » donne corps à cette transition fondée sur cinq piliers et 14 engagement­s. « Hénaff a l’ambition de devenir le poisson pilote de l’innovation positive en Bretagne », indique Loïc Hénaff, qui espère répondre aux attentes des consommate­urs et inspirer d’autres entreprise­s bretonnes. Sur le plan industriel, Hénaff (chiffre d’affaires de 45,5 millions d’euros en 2018, dont 40!% à l’export) puise sa croissance de 9!% de la diversific­ation. Producteur de saucisses fraîches, de palets et de saucisson, le groupe a conquis de nouveaux circuits de distributi­on avec le rachat en octobre 2017 de Globe Export (rebaptisé GlobeXplor­e), qui a marqué son incursion vers les produits végétaux, la transforma­tion des algues et la commercial­isation de spiruline fraîche. Celui de Kervern, en juillet 2018, l’a orienté vers la charcuteri­e bio. Les filiales pèsent pour 7,5 millions d’euros du chiffre d’affaires. « Notre développem­ent passe par le bio et par une distributi­on diverse, en GMS, en vente directe, en magasins spécialisé­s pour la marque premium Hénaff Sélection », clame Loïc Hénaff, qui note un recul de l’activité historique. « À horizon 2030, notre activité sera structurée autour de trois piliers : 1/3 de produits de charcuteri­e traditionn­elle, 1/3 de produits de la mer, 1/3 de bio (contre 10!% aujourd’hui). »

En matière d’environnem­ent, « Be Good 2030 » insiste sur l’écoconcept­ion des produits, la valorisati­on des déchets, l’améliorati­on de la gestion de l’eau, la production locale. Le plan accompagne­ra aussi l’évolution des conditions d’élevage des porcs chez les 14 éleveurs partenaire­s. Engagé dans la démarche régionale Breizh Cop, le groupe organisera à son niveau des « COP Hénaff » avec ses fournisseu­rs, ses salariés, ses actionnair­es.

« Hénaff a l’ambition de devenir le poisson pilote de l’innovation positive en Bretagne » LOÏC HÉNAFF,

PRÉSIDENT DU GROUPE JEAN HÉNAFF

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[JEAN HENAFF] Loïc Hénaff, président du groupe, a décidé d’améliorer les conditions d’élevage des cochons après la critique de l’associatio­n L214.
 ?? [JEAN HENAFF] ?? À horizon 2030, l’activité du groupe Jean Hénaff comptera 1/3 de bio, contre 10 % aujourd’hui.
[JEAN HENAFF] À horizon 2030, l’activité du groupe Jean Hénaff comptera 1/3 de bio, contre 10 % aujourd’hui.
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