« Le marché va accueillir de plus en plus d’appareils permettant de faire des vols “courts long-courrier” proposant des prix d’appel à 100 euros l’aller simple »
YAN DEROCLES, ANALYSTE CHEZ ODDO BHF
l’axe transatlantique, elle pourra alimenter ses vols long-courriers avec des passagers en correspondance grâce à l’importance de son réseau de destinations à New York et Boston. À l’aéroport « JFK », JetBlue est l’un des principaux opérateurs avec Delta. En outre, elle n’aura pas de mal à se faire connaître en raison de la réputation de qualité de ses services.
Le type d’avions envisagé pour ces vols transatlantiques est également un atout. JetBlue va convertir une partie des A321 Neo commandés en A321 LR, la version long-courrier de cet appareil moyen-courrier. Moins chers que des gros-porteurs, ces avions sont également plus faciles à remplir en raison d’une capacité inférieure (220 passagers).
Cet appareil qui vient d’entrer en service, son grand frère l’A321 XLR sur lequel planche Airbus ou encore le futur New Midsize Aircraft étudié par Boeing constituent peut-être l’élément clé pour déclencher l’essor du low cost long-courrier. Les A321 LR et XLR notamment forment un bon ticket pour les compagnies aériennes. Le premier, qui vient de commencer à entrer dans les flottes des compagnies dispose d’un rayon d’action de sept à huit heures, tandis que le second, qui pourrait voir le jour en 2023, pourrait assurer des vols de dix heures. Avec sa flotte de 240 avions, l’américain JetBlue est bien placé pour réussir sur le créneau low cost long-courrier. « L’apparition d’appareils comme l’A321 (X) LR va révolutionner le segment du “petit long-courrier” alors que nous ne percevons pas de changement drastique sur le très long-courrier. La réponse à cette demande aujourd’hui non adressée [50 % de croissance supplémentaire sur l’équivalent de 20 % du trafic mondial] nécessitera la livraison de 2"200 appareils supplémentaires sur vingt ans » , explique une note d’Oddo BHF. Au-delà des vols transatlantiques, le potentiel s’étend aux lignes entre l’Amérique du Nord et du Sud, entre l’Europe et l’Afrique. Surtout, ces avions de petite taille sont plus faciles à remplir qu’un gros-porteur et peuvent autoriser les compagnies à assurer des services quotidiens sur certaines lignes. Et donc de capter davantage la clientèle professionnelle, permettant d’être moins dépendant de la clientèle qui ne voyage plus dès que le prix dépasse un certain seuil, comme cela peut arriver en cas de flambée du prix du pétrole.