10 bonnes raisons d’individualiser son entraînement
l’entraînement se résume souvent à des sorties informes ou bien effectuées avec le panurgisme d’un groupe. or on sait que c’est son individualisation qui fait sa qualité. Pourquoi faire et comment?
Si d’après Le Douanier Rousseau
« L’homme naît bon » et si selon l’article premier de la Déclaration universelle
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits », il est un domaine où l’égalité des chances et des performances diffère beaucoup: le cyclisme. Les mentalités et le physique sont très variables d’un pratiquant à un autre. Certains sont plus agressifs sur le vélo que d’autres.
Ils ne pédalent vraiment ni de la même façon ni avec les mêmes atouts. Certains gagnent des compétitions contre les autres et contre eux-mêmes; d’autres, jamais. L’entraînement est là pour réduire cette fracture et combler les écarts ou injustices. Il décuple les forces s’il est bien mené et permet d’accéder à un excellent niveau. Oui mais voilà, ce qui convient à l’un ne sied pas forcément à l’autre. Les besoins et les objectifs ne sont pas les mêmes selon que l’on s’appelle Pierre, Paul où Jacques. D’où l’intérêt capital pour celui qui prétend et veut s’entraîner réellement de se placer au centre de ses intérêts et de connaître ses capacités propres et ses limites afin de les repousser de la meilleure façon qui soit. C’est ce qu’on appelle l’individualisation de l’entraînement. Un concept primordial trop souvent négligé par méconnaissance de ce qu’il convient de faire, par impossibilité de réaliser son « anamnèse » aussi. Il existe pourtant bel et bien une foultitude de raisons d’avoir une approche la plus personnalisée possible. Nous vous en présentons dix, éclairées par la rubrique « En pratique ». 1 Pas le même inné
On choisit sa discipline sportive, on choisit aussi ses amis mais rarement sa famille, encore moins ses géniteurs. Pour le sport certains ont des prédispositions naturelles et legs issus des gènes. Le nombre de cellules graisseuses et la morphologie font partie de la carte génétique, support de base de notre constitution. Être « bien né » ne suffit bien sûr absolument pas. C’est le travail qui paie ensuite.
En pratique Cernez votre part d’inné qui affecte vos potentiels favorables à quelques spécialisations : grimpeur, sprinteur, rouleur, baroudeur.
Vous connaissez vos points forts en cyclisme. il convient maintenant de travailler vos points faibles pour tenter de les améliorer. Contraignez votre nature en bosse, au sprint, contre-la-montre pour devenir plus polyvalent même si vous n’êtes pas fait pour cela a priori. 2 Pas le même acquis
Trop de biologistes croient avoir trouvé dans les gènes la clé de la nature humaine. Selon Albert Jacquard, c’est 100% d’inné, 100% d’acquis. C’est un perpétuel balancement entre ces deux limites de la nature. En matière de cyclisme, on sait qu’il faut au moins sept années de pratique pour arriver à une certaine maturité à tous les niveaux. Il faut bien des échecs pour réussir et beaucoup de travail qui s’accumule en expériences et apprentissages servant de base aux paliers suivants à franchir.
En pratique Cernez également ce que vous savez mal faire sur un vélo. Si vous ne « frottez » pas, travaillez comme en école de cyclisme le contact épaule contre épaule en roulant. non technicien, jouez très souvent du dérailleur. participez plus fréquemment à des compétitions de toutes sortes pour apprendre.
3 Pas la même culture du vélo
On néglige souvent cet aspect. C’est une erreur. La culture est le mode de vie d’un peuple, la société est l’ensemble des gens ayant la même culture. Il convient de s’intégrer dans la société du « peuple cycliste » pour lui appartenir. Il n’est plus à prouver que la connaissance de l’activité fait partie intégrante de la performance pour une quantité conséquente.
En pratique réfléchissez sur les us et coutumes même empiriques de vous et de vos amis. Faites un bilan diététique pour vous intéresser à ce pour quoi vous mangez. analysez les tactiques de course et intéressez-vous à l’histoire du vélo. regardez les mouvements d’un peloton et la télévision différemment. renseignez-vous sur vos parcours et sur vos adversaires du jour si vous êtes en compétition. Lisez les revues et livres spécialisés.
4 Pas le même rapport Poids/puissance
Biomécaniquement, le cyclisme est une histoire de puissance. Un alliage de force musculaire pure imprimé sur les pédales avec une capacité neuromusculaire de tourner les jambes plus ou moins vite en opposant le moins de surface possible à l’air. S’il n’est pas possible de rapetisser, le travail sur sa position (son Scx) est à faire. En revanche, changer de taille de cuissard est possible. L’excès de poids corporel est le facteur limitant n°1 de la performance.
En pratique perdez deux ou plus de kilos de manière durable. Voyez un ergonome ou un bon marchand de cycles qui vous repositionnera. Faites un test de Vo2max. Calculez votre rapport poids/puissance en multipliant 3,33 par votre puissance développée en watts à votre seuil anaérobie et divisez par votre poids en kilos. Vous obtiendrez une note sur 20.
5 Pas la même fréquence cardiaque
Le cardiofréquencemètre est LE pur outil de l’individualisation. Pour gérer certains efforts, comme s’entraîner dans des zones cibles cardiaques de basses à moyennes intensités pour par exemple perdre du poids. Cependant, même pour deux individus du même âge, il ne faut pas comparer les pulsations. La fréquence cardiaque maximum observée lors des sprints, au repos, ou pour un même effort et vitesse varie énormément selon chacun.
En pratique Déterminez sur le terrain vos zones individuelles d’effort cardiaque privilégiées.
Sur le plat, cool, décontraction. Sans haleter mais dans l’effort, c’est la zone aérobie, vous pouvez encore discuter. Dans une longue bosse vite, vous êtes au seuil. En enchaînant trois sprints consécutifs de 30 s, vous êtes au maximum. ne comparez jamais avec le voisin.
6 Pas les mêmes Peurs
On vante les qualités du « guerrier »: ne jamais se plaindre et n’avoir peur de rien. Si cette valeur est appréciée par les recruteurs d’équipes professionnelles, chacun est en droit de désapprouver certaines choses et de légitimer des craintes. Il existe des niveaux très différents de perception d’une multitude de risques dans la pratique du vélo.
Les qualités psychologiques pour certains représentent même des défauts pour d’autres.
En pratique rapprochez-vous à quelques millimètres des roues par moments. Si rouler vite en descente vous terrorise, faites un peu de montagne. pourquoi pas du karting ou des cours de pilotage, du ski de descente cet hiver. il ne faut pas hésiter à multiplier les expériences pour s’aguerrir effectivement. Lancez-vous des défis.
7 Pas la même technique
La technique est un des fondamentaux essentiels du vélo. Elle est à acquérir pour obtenir de bonnes performances en s’économisant avec une gestuelle rendue fluide et économique en énergie grâce à cette bonne technicité. Cela ressemble au savoir-nager: plus on se met tard dans sa vie au cyclisme, plus il faudra être patient et plus cette acquisition sera longue à obtenir.
En pratique Sur le nombre dont vous faites partie : qui a fait de la piste dans sa jeunesse, du BMX, du cyclo-cross, du Vtt, du tandem ? peu. alors n’hésitez plus à vous initier aux différentes familles du vélo. Vous découvrirez une autre ambiance et progresserez techniquement très vite.
8 Pas le même âge
Si le vélo se pratique de 7 à 77 ans, les fonctions vitales selon ces âges sont très différentes à développer, à entretenir, à ménager. Les besoins sont différents tout comme les précautions à prendre. Un des problèmes de votre entraînement est de vous situer au mieux selon l’état de vos artères pour intervenir efficacement sur vos potentiels physiologiques, psychiques, techniques.
En pratique Méfiez-vous de la notion de groupe, de compétitions, de parcours trop durs pour vous. ils peuvent être radicalement antagonistes à un bon entraînement. Choisissez avec sagesse suivant votre maturation les épreuves et partenaires. Sachez accepter certaines baisses de régime tout en évitant les risques. ne jouez pas avec vos limites après 40 ans. 9 Pas la même disponibilité
Mille heures de vélo, c’est un dénominateur commun moyen pour celui qui fait le Tour de France. Massé après les courses, posé idéalement sur un vélo taillé spécialement à ses cotes biomécaniques, individualisé lui aussi. On s’entraîne très différemment tant en volumes qu’en intensités selon que l’on dispose de 4 à 30 heures par semaine.
En pratique ne prenez jamais comme référence les us et coutumes des pros. Elles sont hors normes. Mangez très différemment selon les coûts énergétiques des heures de selle ou de bureau effectuées. Votez pour la rtt et amadouez votre patron. patientez l’hiver sur home trainer et attendez l’heure d’été et les vacances. Forcément, rêvez différemment aussi.
10 Pas la même Philosophie
La Fontaine ne connaissait pas le vélo. Pourtant, il dit que deux démons à leur gré partagent notre vie: le premier, c’est l’amour, et l’autre, l’ambition. L’amour du vélo ne doit pas masquer certaines de ses incompétences quand on pédale. Individualiser son entraînement permet justement de se fixer humblement des objectifs ciblés et de mettre en oeuvre des stratégies individuelles pour y parvenir, donc de s’accomplir.
En pratique Si vous individualisez votre pratique selon votre philosophie de vie, vous satisferez presque toutes vos envies. Choisissez vraiment, puis programmez et gérez. relativisez aussi très fréquemment vos performances avec une bonne lucidité critique. À cette condition, le vélo est un sport idoine pour s’épanouir humainement.
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