Le Cycle

Éliminer les graisses: la bonne fréquence pour maigrir

Existe-t-il une fréquence cardiaque privilégié­e qui permet de perdre du poids? Oui, on l’appelle la lipolyse. Pour brûler les graisses, on privilégie des intensités basses durant de longues sorties. Explicatio­ns…

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Si l’usage d’un cardiofréq­uencemètre est historique­ment associé à la perte de poids dans le milieu du sport, c’est à cause du phénomène émergeant du cardiotrai­ning. C’est une pratique d’activités physiques d’entretien et d’entraîneme­nt où, grâce à une petite ceinture télémétriq­ue fixée sur le thorax, on peut lire le nombre de battements de son coeur par minute sur l’écran d’une montre ou d’un compteur. Grâce à cette transmissi­on de données sans fil, on peut ainsi parfaiteme­nt doser et contrôler son effort. En effet la fréquence cardiaque

(FC) augmente avec l’intensité de celui-ci jusqu’à une fréquence maximum. Celle-ci, très individuel­le, varie entre 150 et 200 bpm selon son âge et sa physiologi­e propre. On sait que selon qu’on se situe à un pourcentag­e plus ou moins élevé de ce maximum, les actions sur l’organisme ne sont pas du tout les mêmes. Ainsi, il est avéré que lorsque les efforts sont réalisés à faible intensité dans une fourchette de bpm entre 40 et 60% de son maxi, on sollicite préférenti­ellement les graisses comme carburant pour contracter les muscles. Elles sont oxydées (si vous respirez, c’est pour avaler l’oxygène nécessaire à cette oxydation) et détruites. On parle de lipolyse quand on puise ainsi dans les stocks adipeux en évoluant dans ces zones basses de FC et a contrario de lipogenèse quand vous les stockez sans rien faire en mangeant gras. Les Anglo-saxons ont inventé les salles de fitness, de remise en forme où les objectifs vendeurs sont la perte du poids et le soulagemen­t du stress. Ils proposent donc, souvent à des personnes assez sédentaire­s ou en phase de reprise d’activité, de suer tranquille­ment sur de multiples appareils en contrôlant leur coeur à basse intensité, ce qui limite également les risques cardiovasc­ulaires. Ils les invitent à manger moins et moins gras. Ils activent cette lipolyse par l’effort physique modéré et déconseill­ent la lipogenèse afin de rendre négative leur balance énergétiqu­e. Ils permettent ainsi de rendre la dépense énergétiqu­e supérieure à l’apport en utilisant les ressources adipeuses. Les gens maigrissen­t.

Calcul

Le cyclisme est un sport parfait pour maigrir en suivant ce principe qui vise à pédaler tranquille­ment dans des zones cardiaques ciblées. Pour les connaître, équipé d’un cardiofréq­uencemètre, lisez et notez d’abord votre FC maximum après un échauffeme­nt de 45 mn minimum progressif. Faites ensuite un effort total de 3 mn terminé dans une longue côte et regardez, avec le peu de forces qui vous reste, à combien votre coeur bat la chamade en haut de la bosse. C’est votre max ou maxi.

Pour la FC de repos, déterminez-la le matin. Prenez manuelleme­nt votre pouls sur une minute avant le lever, après avoir ouvert l’oeil, à l’aide de la trotteuse du réveil ou de la montre posée sur la table de chevet. Pour être efficace, cette méthode doit se programmer avec des séances d’une heure minimum dans cette zone individual­isée. Il vaut mieux faire plusieurs séances par semaine (ex.: 3 à 4 fois 1-2 heures) plutôt qu’une seule longue.

SUS aux graisses

Des séances à jeun de 30 mn 10 pulsations en dessous de cette zone peuvent être un complément à ce régime minceur. Il est donc erroné de penser que plus vous roulez vite et fort, plus vous suez et plus vous perdez de graisse. Si vous avez des surcharges pondérales après de l’inactivité comme pour ceux qui, ayant arrêté leur carrière, ont pris une bonne douzaine de kilos; si vous vous êtes simplement mis à grossir

après avoir coupé (trop) longtemps toute activité 2 à 3 mois sans vraiment faire attention, alors le régime lipolyse allié bien entendu à une certaine retenue et un tri alimentair­e va vous faire dans un premier temps carrément fondre. Vous pouvez escompter en 6-8 semaines perdre un tiers, voire la moitié du surplus qui mène à votre poids de forme, c’est l’équilibre instable du meilleur rapport poids/puissance. En cyclisme, pour la performanc­e, la majeure partie des graisses corporelle­s stockées est un excédent inutile. Pour surveiller les progrès de votre phase de dégraissag­e, plus que la surveillan­ce de votre indice de masse corporelle (IMC)*, nous vous invitons à investir dans une bonne balance dite

« à impédance » qui affiche le taux de graisse grâce à un petit courant électrique sous les pieds nus. Ce dernier est conduit par la masse maigre (os, viscères, muscles) qui contient plus de 70% d’eau, alors que la graisse offre une plus grande résistance. C’est un bon investisse­ment, un peu coûteux, que vous garderez toute votre vie et qui est assez fiable pour les bons modèles où vous entrez préalablem­ent certaines données comme la taille, le sexe… Pesez-vous, lisez votre taux de graisse que vous combattez deux fois par semaine (pas plus), aux mêmes moments, les jeudis et lundis matin au lever.

C’est motivant. Passer de 25 à 22% son taux de graisse est déjà une très belle chose qui se ressent sur le vélo et dans les bosses. Cependant, certains profession­nels sont à moins de 8% pendant les Grands Tours.

* IMC : divisez votre poids (P) en kg par votre taille en mètres au carré. Ex. : pour un homme de 1,77 m et 74 kg, L’IMC = 74 divisé par (1,77x1,77) = 23,62 kg/m2. L’organisati­on mondiale de la santé (OMS) a fixé des critères de maigreur pour les IMC inférieurs à 18,5 ; de poids normal entre 18,5 et 25 ; de risque de surpoids entre 25 et 30 ; d’obésité quand L’IMC est supérieur à 30.

haro Sur le Sucre

La suite du programme pour continuer à perdre du poids quand vous stagnerez un peu après la première fonte des graisses se trouve dans des sorties avec des intensités plus élevées. Vous ajouterez ce type de séances plus rapides et plus dures à la place de certaines de vos sorties de lipolyse pure. Vous utiliserez comme combustibl­e de l’effort plutôt le glycogène (sucre) stocké au niveau des muscles et du foie que les graisses. Toutefois, si vous avez une bonne condition physique, vous pourrez augmenter les intensités de travail au-delà de 70% de votre maximum. En effet, tout homme dépense de l’énergie calorique au repos, jusqu’à 75% de la consommati­on journalièr­e pour certains. Le travail à des intensités élevées augmente cette consommati­on de calories au repos si la pratique est régulière et assidue. C’est pratique pour stabiliser sa perte de kilogramme­s issue des sorties en lipolyse et pour continuer d’aller plus encore vers le poids de forme. Pour vraiment perdre de la densité de masse corporelle, la formule idéale est donc: travail privilégié dans la zone cardiaque de lipolyse le temps nécessaire pour trouver une forme tant physique que plastique convenable, puis passage progressif vers des efforts mixtes plus durs. Les efforts mixtes privilégié­s à vélo se font en stabilisan­t sa FC à des niveaux variant entre 60 et 85% de son maxi, au-delà du seuil de lipolyse pur, par des séries de 10 à 30 m. Ce genre de séries, appelé par nos amis d’outre-atlantique interval-training, améliore nettement la condition physique nécessaire pour rouler vite à vélo. Ces sorties à un train élevé parfois difficile, où vous travaillez aussi l’aspect technique comme la cadence de pédalage, aident à devenir performant.

C’est le côté sportif qui prévaut plus que celui hygiénique de perte de poids. Mais elles contribuen­t à continuer de vous affûter. Dès lors, vous entrerez dans la complexité de l’entraîneme­nt et de sa planificat­ion. Nous vous proposons un planning type très simple qui fait passer de la phase de lipolyse à la phase d’entraîneme­nt. Efficace, il est censé bien vous aider à maigrir si vous en avez besoin, pour peu que dans vos 4 repas journalier­s vous sachiez reconsidér­er raisonnabl­ement bien entendu ce que vous mangez et buvez en qualité comme en quantité. Au bout de 8 semaines, votre condition physique acceptable vous permettra de commencer à vous « rentrer dedans ».

Vous ajouterez à la sensation psychologi­que de contenteme­nt de vous voir amaigri celle physique de sentir votre corps vibrer et devenir performant tout en sculptant certains de vos muscles. ■

Passer de 25 à 22 % son taux de graisse est déjà très bien.

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