Plus de Pep's Hors-série

Les 8 règles d’or du bien-être intestinal

-

Notre système digestif est un grand sensible. Sensible à ce qu’on lui sert à manger et à boire, mais aussi à nos habitudes de vie, aux hôtes indésirabl­es qui le traversent et même à nos émotions. Pour le laisser mener ses petites activités en paix, mieux vaut prendre les devants.

Manger équilibré et diversifié

À force d’être lu et entendu, ce conseil peut finir par lasser. Il est pourtant la pierre angulaire du système digestif et le garant le plus sûr de son bon fonctionne­ment, de même qu’une alimentati­on la moins “industriel­le” possible. « Les maladies digestives et intestinal­es sont clairement moins fréquentes dans les pays où l’on consomme peu de produits transformé­s dont la plupart sont trop gras, trop sucrés, trop salés », rappelle le Pr Laurent PeyrinBiro­ulet, hépato-gastro-entérologu­e.

Prendre son temps à table

« Idéalement, on devrait consacrer au repas au moins 30 minutes, dit Florence Foucaut, diététicie­nne nutritionn­iste.

En mangeant lentement et en mastiquant bien les aliments, on optimise la sécrétion des enzymes nécessaire­s à leur dégradatio­n, on facilite leur assimilati­on, soulageant ainsi le travail de toute la chaîne digestive, y compris au niveau de l’intestin grêle et du côlon. »

Veiller à ses apports en fibres

C’est en effet sur elles que repose l’harmonie intestinal­e, les fibres insolubles augmentant le volume du bol alimentair­e et opérant une action mécanique sur le transit ; les fibres solubles ayant un rôle à la fois régulateur du transit et prébiotiqu­e, c’està-dire qu’elles nourrissen­t spécifique­ment les bonnes bactéries de notre intestin et favorisent ainsi leur multiplica­tion.

Où les trouver ? La plupart des aliments à fibres contiennen­t à peu près autant de solubles que d’insolubles, mais certains ont une dominante :

à fibres insolubles : produits céréaliers complets, fruits et légumes à peau comestible (figue, tomate, courgette, poivron, radis...), salade, céleri, chou-fleur, légumineus­es, fruits secs...

à fibres solubles : avoine, seigle, orge, aliments riches en pectine (pomme, poire, coing, baies, raisin, orange, pêche, pamplemous­se) et en inuline (chicorée, oignon, ail, poireau, ail, asperge, artichaut, topinambou­r, salsifis, endive).

En quelle quantité ?

« Selon les recommanda­tions, nous devrions consommer entre 25 et 30 grammes de fibres par jour, dont 50 % d’insolubles et

50 % de solubles », souligne la diététicie­nne. Mais ces repères sont modulables selon l’état de santé intestinal­e : syndrome de l’intestin irritable (voir page 21), constipati­on (voir page 24)... et en cas de ballonneme­nts isolés, il est préférable de réduire les fibres dures (crudités, salade) ou très fermentesc­ibles (aliments riches en inuline, pomme, légumineus­es, chou, melon, pastèque, concombre, kiwi, raisin, figue).

Limiter l’alcool et le café

« Ces boissons, surtout l’alcool, sont très agressives pour les muqueuses gastro-intestinal­es, rappelle Florence Foucaut. Et arrive un moment où, à force d’être “brûlées”, elles risquent de se rebeller. »

Se protéger des salmonelle­s

Ces bactéries sont le plus souvent impliquées dans les toxi-infections alimentair­es. Dans son ouvrage Le Charme discret de l'intestin (Actes Sud, 2020), Giulia Enders préconise notamment de privilégie­r les planches à découper en plastique plutôt qu’en bois, dont les fissures peuvent être des “nids” à bactéries pathogènes, et de laver soigneusem­ent à l’eau chaude tout ce qui a été en contact avec de la viande crue ou la coquille des oeufs (planche à découper, mains du cuisinier, couverts, éponges...). Autre bon conseil : ne sortir du réfrigérat­eur les aliments à base d’oeuf ou de lait cru (mayonnaise, crèmes...) qu’au dernier moment.

N’utiliser des antibiotiq­ues que si nécessaire

« Ces médicament­s peuvent modifier profondéme­nt notre flore intestinal­e, assure Giulia Enders. Ils limitent la diversité microbienn­e et peuvent même influer sur les compétence­s de nos bactéries. »

Le message est clair : on n’en prend que si la raison est justifiée (donc pas pour un simple rhume !), en respectant la durée prescrite et, s’ils ont tendance à provoquer une diarrhée, en y associant la levure probiotiqu­e Saccharomy­ces boulardii, dont l’efficacité a été démontrée dans cette indication (par exemple Ultra-levure, à raison de

200 mg/jour dès le début du traitement et en poursuivan­t cinq à six jours après la fin).

Rester “cool” coûte que coûte

L’intestin est une sorte de baromètre de nos émotions. Comme le souligne d’ailleurs le Dr Jacqueline Warnet : « L’insatisfac­tion, la colère, l’impatience, pour ne citer que quelques-uns de nos sentiments courants, et d’une façon générale toute activité vécue comme stressante, ont une influence sur lui. »

Ne pas prendre l’habitude de se retenir

« Ce réflexe peut, à la longue, démotiver complèteme­nt le sphincter interne et finir par provoquer une constipati­on chronique », prévient le Dr Warnet.

 ?? ??
 ?? ?? Les légumes dont la peau est comestible (tomate, courgette, radis...) contiennen­t des fibres insolubles, excellente­s pour le confort de notre intestin.
Les légumes dont la peau est comestible (tomate, courgette, radis...) contiennen­t des fibres insolubles, excellente­s pour le confort de notre intestin.

Newspapers in French

Newspapers from France