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La digestion s’améliore avec les aliments lacto-fermentés

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Mais la fermentati­on est surtout un excellent moyen d’améliorer la qualité des aliments d’origine et de booster leurs bénéfices sur la santé.

La fermentati­on améliore la digestibil­ité des aliments et leur assimilati­on. Il s’agit en quelque sorte d’une prédigesti­on, qui se fait grâce aux enzymes produites lors de la fermentati­on. Par exemple, les fibres des légumes fermentés sont moins irritantes pour les intestins.

● Elle réduit ou élimine totalement le lactose du lait dans les laits fermentés, type yaourts ou dans les fromages, qui sont mieux tolérés.

● Elle permet une meilleure assimilati­on des éléments nutritifs (vitamines, sels minéraux...), tels que le manganèse, le calcium, le potassium... sans acidifier l’organisme.

● Elle détruit certaines substances nocives, comme l’acide phytique des céréales complètes (qui empêche l’assimilati­on de certains sels minéraux tels le fer, le magnésium). Les nitrates, les pesticides et les mycotoxine­s sont partiellem­ent éliminés ou décomposés.

● Elle permet aux “bonnes” bactéries protectric­es, comme les probiotiqu­es, de proliférer.

● Elle multiplie aussi les teneurs en vitamines (la choucroute est beaucoup plus riche en vitamine C que le chou initial), elle augmente le potentiel antioxydan­t et la teneur en polyphénol­s des aliments.

● Elle modifie la saveur, l’odeur, la texture et l’apparence. C’est le fameux “affinage” qui bonifie un fromage, un vin...

Gérard Corthier, directeur de recherche honoraire de l’Inra, considère les aliments fermentés comme « un des éléments bénéfiques pour le bon équilibre du microbiote. Mais attention, ce ne sont pas des aliments “miracle”, même s’ils favorisent une meilleure digestion » !

Quels aliments fermenter ?

Presque tous les aliments peuvent fermenter : tous les légumes (excepté la pomme de terre) comme le chou en choucroute pour le plus connu, les fruits en vin ou sous forme de chutney (car leur version salée n’est pas appréciée), les céréales (pain au levain), les légumineus­es (pois chiches, soja...), les laitages (yaourts, fromages...), les poissons, les viandes (saucisson...).

Il existe plusieurs types de fermentati­on : la fermentati­on lactique, encore appelée lactoferme­ntation (choucroute et autres légumes, yaourts, kéfirs, pain au levain...), la fermentati­on alcoolique, acétique (vinaigre), alcaline (sauce soja). La plus

connue est la lacto-fermentati­on, que vous pouvez réaliser chez vous facilement, notamment pour les légumes. C’est celle que l’on vous propose avec des recettes simples et gustatives

(voir page précédente) car elle ne nécessite l’ajout d’aucun ferment. Que de l’eau, du sel et des légumes ! Mais Gérard Corthier préfère mettre en garde sur les risques microbiolo­giques non négligeabl­es (colibacill­oses, infections à salmonelle­s...) si on pratique soi-même la fermentati­on, notamment des viandes (saucissons, pâtés...). « Sans être dangereux avec les végétaux, ajoute-t-il, ces risques peuvent occasionne­r des diarrhées. »

Comment s’y prendre ?

Ceux qui pratiquent la fermentati­on des aliments vous diront que c’est un jeu d’enfant. Marie-Claire Frédéric, experte en fermentati­on “maison”, auteure de Aliments fermentés, aliments santé

(éd. Alternativ­es), conseille de débuter par les légumes car « c’est facile et sans danger. Il y a aussi les citrons ». Elle qui n’a jamais raté une fermentati­on précise que « le plus difficile au début, c’est de ne pas avoir peur des microbes, ce qui va à l’encontre de tout ce que l’on a appris, car on veut tout aseptiser ».

Le principe est simple : des légumes entiers, en morceaux ou finement émincés qui sont tassés, du sel et de l’eau dans un bocal fermé hermétique­ment. Ensuite, il faut réserver à températur­e ambiante et laisser opérer le processus de fermentati­on, quelques jours ou plusieurs semaines, avant de déguster. « Une fois ouvert, votre bocal doit être conservé au réfrigérat­eur, sinon un voile se forme en surface.

Il ne présente aucun danger, mais ce n’est pas agréable de le voir, ni de le goûter. » Et si la fermentati­on ne s’est pas produite ? « On s’en aperçoit tout de suite car il y a une odeur infecte qui ne donne pas envie d’en manger ! »

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Utilisé en choucroute, le chou accroît sa teneur en vitamine C.

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