RESTO

« PERSONNE NE SE RENDAIT COMPTE DE L’IMPACT QUE ÇA ALLAIT AVOIR »

ROMAIN TISCHENKO TOP CHEF 2010

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Après presque dix années passées à la tête du restaurant parisien Le Galopin, le vainqueur historique de l’émission a décidé de vivre au gré de ses envies et des saisons. C’est d’Indonésie que Romain Tischenko a répondu à nos questions.

Avec quel plat avez-vous gagné Top Chef?

Un dessert, je crois. Mais j’avoue ne plus me rappeler.

Votre plat signature aujourd’hui?

Tout se fait en fonction de ce que les producteur­s me proposent, de ce que je trouve sur place et de l’humeur ambiante, s’il fait chaud ou froid…

Par exemple, en ce moment, je suis en Indonésie. La volaille, je ne la travaille pas de la même manière que si j’étais en Bourgogne. J’ai une cuisine plutôt instinctiv­e et instantané­e. Je ne répète pas les mêmes recettes indéfinime­nt.

Mais j’ai des produits phares : la poularde de Bresse, la noix de Saint-Jacques…

De quel juré étiez-vous le plus proche et quel souvenir gardez-vous du tournage?

Il y avait des jurés mais on ne les voyait pas plus que ça. Il n’y avait pas de management ni de conseil. C’était un peu chacun pour sa pomme… Ça reste une superbe expérience. J’étais très jeune, j’avais 22 ans, je débarquais à Paris. Nous étions tous soudés sans trop savoir où nous mettions les pieds puisque Top Chef n’avait encore jamais été diffusé. Personne ne se rendait compte de l’impact que ça allait avoir. Après la victoire, les gens me reconnaiss­aient dans le métro. J’étais passé de l’ombre à une forme de starificat­ion assez bizarre.

Une anecdote que vous retenez de votre participat­ion?

J’avais failli abandonner une épreuve. Il fallait dresser des canapés pour un banquet. Je m’étais énervé et j’ai voulu me barrer. Ça n’a jamais été diffusé. Ce qui n’est pas plus mal : je n’apparaissa­is pas sous mon meilleur jour…

Que s’est-il passé pour vous depuis votre sortie de l’émission ?

Je suis resté aux commandes du Galopin, dans le quartier de Belleville, à Paris, pendant dix ans. Je l’ai vendu en 2020. La Cave à Michel, le bar à vin, c’est toujours mon frère qui la gère. Avec Ioulia Gourieva, ma compagne sommelière, nous continuons à monter des restaurant­s éphémères là où ça nous chante. L’été dernier, c’était à Beaune avec le «ràde» La Terrasse

(ràde pour «Restaurant à Demeure», NdlR). Un joli succès. J’ai redécouver­t la joie d’être restaurate­ur-chef-gérant. Et puis nous sommes partis en Asie pour l’hiver. Nous avons pris une résidence au restaurant gastronomi­que «Julang» de l’hôtel Cap Karoso, sur l’île de Sumba. C’est un luxe de pouvoir continuer son métier tout en voyageant.

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Romain partage désormais sa vie entre la Bourgogne, où il ouvre des restaurant­s éphémères, et l’étranger.
 ?? ?? Le chef et sa compagne sont actuelleme­nt à la tête des cuisines du Julang, restaurant gastronomi­que de l’hôtel Cap Karoso sur l’île de Sumba, en Indonésie.
Le chef et sa compagne sont actuelleme­nt à la tête des cuisines du Julang, restaurant gastronomi­que de l’hôtel Cap Karoso sur l’île de Sumba, en Indonésie.
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« J’avais failli abandonner une épreuve. Il fallait dresser des canapés pour un banquet. Je m’étais énervé et j’ai voulu me barrer. »

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