« JE SUIS RESTÉ FIDÈLE À MOI-MÊME »
JÉRÉMIE IZARN TOP CHEF 2017
Jérémie Izarn, 27 ans à l’époque, a gagné la saison 8 contre Franck Pelux. Une finale acharnée, mais où il avait su faire la différence avec un dessert surprenant. Depuis, La Tour des Sens, le restaurant que le « chef au béret » avait déjà ouvert avant sa participation à l’émission, est devenu une étape de choix en Isère.
Avec quel plat avez-vous gagné Top Chef ?
Je crois que celui qui a vraiment marqué les esprits dans mon menu, c’était cette bulle en sucre soufflé avec un crumble au goût de bois. J’avais utilisé du cade, un bois comestible, cousin du genévrier, pour obtenir ce que je voulais : rappeler à tous les invités les balades en forêt de leur enfance, avec l’oncle qui coupe du bois, et faire remonter l’émotion à la dégustation. Et ça a marché.
Votre plat signature aujourd’hui ?
C’est vraiment l’un des produits les plus simples qui soient : l’oeuf basse température et mouillette linéaire. L’oeuf reste le même, je change juste les garnitures en fonction des saisons. Ce qui plaît, c’est que c’est à manger avec les doigts, ce qui est plutôt rare dans un restaurant gastronomique.
De quel juré étiez-vous le plus proche, et quel souvenir gardez-vous du tournage ?
Sans aucun doute, Michel Sarran.
C’était un vrai « papa poule » avec les candidats. Il nous poussait à faire les choses à fond, mais avec une grande bienveillance. On est restés en contact et on se voit à l’occasion. Pour ce qui est du tournage, je me souviens d’avoir vraiment été bluffé par les équipes de l’ombre, ces techniciens qui bossaient comme des dingues pour que tout soit parfait. Notamment Vincent, en charge de la gestion du sourcing des produits à l’époque. L’ambiance était super bonne.
Une anecdote que vous retenez de votre participation ?
Dans l’émission, j’ai eu un parcours en dents de scie. Parmi les moments marquants, je me rappelle avoir servi une association pigeon-huître 100 % crus.
Hélène Darroze a fait la grimace et a repoussé le plat, Michel Sarran a dit qu’à petite dose, c’était excellent, mais bon, j’aurais dû sortir. La seule chose qui m’a sauvé, c’est qu’un autre candidat a fait pire que moi cette fois-là. C’est ça aussi l’effet concours !
Que s’est-il passé pour vous depuis votre sortie de l’émission ?
J’avais déjà mon restaurant, entre Grenoble et Chambéry, mais après ma victoire, le téléphone a beaucoup plus sonné.
Les délais de réservation se sont allongés, c’était de la folie. Aujourd’hui, on est toujours complets et j’en suis ravi, mais on est revenus à des délais normaux et je préfère. Pour l’instant, ce qui compte pour moi, c’est d’être en cuisine, de continuer à asseoir la réputation de La Tour des Sens et que le bouche-à-oreille reste bon.