RESTO

« J’ACCEPTE UNIQUEMENT CE QUE J’AI ENVIE DE FAIRE »

CAMILLE DELCROIX TOP CHEF 2018

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Grand favori de la saison 9, Camille Delcroix s’impose face à Victor Mercier, l’autre candidat coaché par Philippe Etchebest. Depuis, le fils de boucher aux expression­s fleuries a tracé sa route… au nord, évidemment.

Avec quel plat avez-vous gagné Top Chef?

Un menu complet, au Royal Evian. Ce qu’il fallait garder en tête, c’est qu’on ne cuisinait pas seulement pour les chefs, mais aussi pour cent bénévoles de la Croix-Rouge. Il fallait rassembler, être consensuel. J’ai fait une saint-jacques-chou fleur-vinaigrett­e au jus de viande kalamansi en entrée, puis une volaille sauce suprême à la truffe et légumes oubliés, et un merveilleu­x rose-framboise-litchi.

Votre plat signature aujourd’hui?

C’est très rare que je reproduise le même plat, je ne vis pas dans le passé. Je pense qu’il faut quelques années derrière soi pour avoir un plat signature. S’il y a des chefs qui ont le leur très vite, tant mieux pour eux.

De quel juré étiez-vous le plus proche et quel souvenir gardez-vous du tournage?

Philippe Etchebest, normal puisque j’étais dans son équipe. On n’a pas passé beaucoup de temps ensemble lors du tournage, je l’ai davantage découvert après l’émission. On s’est pas mal côtoyés puisque j’ai fait « Objectif Top Chef » avec lui pendant trois-quatre ans, puis on a travaillé ensemble sur son projet de restaurant, Maison Nouvelle, à Bordeaux. On a appris à se connaître, beaucoup discuté. On a encore des contacts de temps en temps. Mais il ne faut pas vivre dans la TV, il a sa vie, j’ai la mienne.

Une anecdote que vous retenez de votre participat­ion?

Les cent Meilleurs Ouvriers de France. C’est très cool d’avoir gagné cette épreuve mais pour moi, c’est la plus belle victoire, j’ai gagné Top Chef ce jour-là. Les gens m’en parlent encore quand ils viennent au restaurant.

Que s’est-il passé pour vous depuis votre sortie de l’émission ?

D’abord, j’ai continué ma vie comme si de rien n’était, chez Monsieur Meurin1. Je n’ai pas changé de travail jusqu’à ce qu’il vende en 2021. C’est là que j’ai entamé les démarches, avec ma femme, pour ouvrir notre établissem­ent, Bacôve. On a commencé tout petit : deux en pâtisserie, deux et demi en cuisine, trois en salle. Aujourd’hui, on est 17 dans l’entreprise. Il faut laisser le temps aux choses de se mettre en place. Et moi, je prends mon temps, surtout que je viens d’avoir une petite fille. Je fais très attention à la qualité de travail et de vie. On me propose 12 000 trucs, j’en refuse 80 %, j’accepte uniquement ce que j’ai envie de faire. Ici, à Saint-Omer, je veux une maison familiale. Recréer cette cohésion d’équipe qu’il y avait chez Monsieur Meurin. Quand il m’appelle, c’est toujours « Min tchô, commin cha va ? » S’il avait eu dix ans de moins, je ne me serais jamais installé… 1. Restaurant étoilé du château de Beaulieu, à Busnes, dans le Pas-de-Calais.

 ?? ?? À Saint-Omer, son restaurant s’appelle Bacôve, du nom de la barque à fond plat des maraîchers audomarois.
À Saint-Omer, son restaurant s’appelle Bacôve, du nom de la barque à fond plat des maraîchers audomarois.
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Marc Meurin, Camille Delcroix a amélioré ses présentati­ons de plats au fil de l’aventure.
Fin technicien formé chez le double étoilé nordiste Marc Meurin, Camille Delcroix a amélioré ses présentati­ons de plats au fil de l’aventure.
 ?? ?? Dans ses assiettes, le chef met en avant les produits de son terroir : saint-jacques du Boulonnais et poireau des Hauts-de-France.
Dans ses assiettes, le chef met en avant les produits de son terroir : saint-jacques du Boulonnais et poireau des Hauts-de-France.

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