UN GLOBE-TROTTER REVENU AU BERCAIL
SAMUEL ALBERT TOP CHEF 2019
Samuel Albert aura énormément bougé : Londres, La Réunion, la Suisse, Melbourne, Shanghai, Tokyo… D’où une inclination prononcée pour une cuisine « fusion » qui lui a fait remporter haut la main la saison 10.
J« ’étais venu me tester, tester ma cuisine et voir ce que les chefs en pensaient. » Sacré défi que s’était imposé, en 2019, le jeune cuisinier originaire de Soucelles, dans le Maine-et-Loire. À l’époque, il vivait au Japon où il officiait comme chef exécutif de l’ambassade de Belgique. L’ambassadeur en personne lui a donné carte blanche : « Je vous laisse partir parce que je suis certain que vous allez gagner. » Coaché durant l’émission par
Philippe Etchebest, Samuel Albert s’illustre en solo comme en tandem avec Guillaume Pape (ensemble, ils remportent trois épreuves sur les fruits de mer, la fraise au sucre et le râble de lièvre aux fruits). Pour la petite histoire, c’est un ami proche, Franckelie Laloum, alors chef au Ritz-Carlton Tokyo et participant de la saison 9, qui lui conseille de tenter le concours. Judicieuse idée. Entre deux voyages au pays du Soleil-Levant, Samuel Albert décroche la victoire le 17 juin 2019 à Enghien-les-Bains. Il gagne grâce à un dessert devenu aujourd’hui son plat signature : la « Pomme Magritte » (ganache de chocolat blanc, miel et compote de pommes au yuzu), inspirée d’une oeuvre du peintre surréaliste. DISCRÉTION ASSUMÉE
« J’ai mis beaucoup de temps à réaliser.
Il y avait tellement de bons candidats et le niveau était exceptionnel. » Sacré Top Chef de l’année 2019, Samuel Albert n’en a pourtant pas fini avec l’émission, qu’il voit comme « un véritable parcours du combattant ». En 2020, il a droit à sa propre épreuve dans la saison 5 d’« Objectif Top Chef » sobrement intitulée « Qui peut battre Samuel Albert ? », et il participe brièvement à la saison 20 de « Top Chef AllStars » version américaine face à 16 autres vainqueurs du monde entier. Quelques mois après sa sortie de l’émission, il ouvrait, avec sa compagne, Les Petits Prés, à Angers, restaurant « avec des prix abordables » afin de proposer sa cuisine « au plus grand nombre ». Les réservations explosent. Les ventes de « Pommes Magritte » s’envolent (1 000 commandes les 12 premiers jours d’ouverture). Un lieu où, librement, le discret vainqueur de la saison 10 met en avant les produits d’Anjou : « Ils sont ma madeleine de Proust, mes racines. »
Fort de son succès, il vient d’inaugurer un second établissement, La Brasserie du Ralliement, un « gastro » angevin aux menus toujours très accessibles, ainsi qu’une troisième enseigne en prestationgérance, Le Panoramique, un steakhouse prometteur au deuxième étage de la tribune Saint-Léonard du stade d’Angers.