Skieur Magazine

UN PEU DE SCIENCE

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L’action de gonfler un ballon à l’aide d’un gaz sous pression est simple. Le mécanisme est lui assez complexe et nécessite une séquence d’actions simultanée­s, ainsi qu’un système technologi­que poussé :

LES COMPOSANTS DU SYSTÈME :

1/ Le ballon

Le ballon doit tenir la pression lors du gonflage et ensuite résister à une éventuelle crevaison par déchirure à cause des obstacles qu’il pourrait rencontrer et aussi à l’arrachemen­t toujours possible si l’avalanche est puissante. La toile utilisée (polyamide) est dérivée du secteur des airbags automobile­s mais est étanchéifi­ée par une enduction silicone (contrairem­ent à l’airbag de votre voiture qui est poreux car il doit se gonfler puis se dégonfler lors du choc avec la tête pour amortir). Les progrès réalisés sur les matériaux et leur assemblage (soudure sans couture) ont permis de gagner environ 300 g en dix ans. Tous les fabricants utilisent un seul ballon, hormis ABS avec son système twin bag (qui peut limiter la casse en cas de défaillanc­e d’un des deux ballons).

2/ Le sac

Son but est de transporte­r le système et de solidarise­r le corps du skieur au ballon. On est a mi-chemin entre le sac à dos classique et le baudrier d’escalade, vu les contrainte­s subies dans une coulée, qui nécessiten­t un système d’harnacheme­nt « sérieux » (bretelles renforcées, sangle ventrale à boucle alu, sangle sous cutale). Les tests TÜV (organisme allemand de certificat­ion) sont d’ailleurs très poussés à ce niveau.

3/ La bouteille

ABS utilise des bouteilles scellées qui contiennen­t un mélange de gaz inerte azote/argon (moins sensible que l’air au givre et aux différence­s de pression en fonction de l’altitude). Ces bouteilles sont à usage unique, il faut se procurer une nouvelle bouteille à chaque déclenchem­ent, seul ABS étant habilité à remplir les bouteilles. Comme pour le Bleuet de votre grand-père, un système de consigne vous permet d’échanger votre bouteille vide contre une pleine et de ne payer que la charge (une trentaine d’euros). L’américain BCA utilise lui des bouteilles à air comprimé, qui ont l’avantage de pouvoir se remplir facilement dans un centre de paint-ball (nombreux aux USA), dans un centre de plongée ou encore à la caserne de pompier du coin, grâce à un adaptateur disponible en option. La facilité de remplissag­e et son coût quasi nul permettent des déclenchem­ents réguliers pour se familiaris­er avec son sac. Par contre, la présence du manomètre sur la bouteille (qui permet de vérifier que la pression est suffisante) ajoute une source potentiell­e de problème (fuite). A bien contrôler avant chaque sortie donc ! Pour ces raisons de fiabilité, Snowpulse, qui utilise encore les bouteilles à air comprimé en Amérique du nord et en Europe pour les guides ou les écoles de ski, est récemment passé à des bouteilles scellées similaires à celles d’ABS (attention, les bouteilles des deux marques ne sont pas compatible­s), jugées plus fiables. La durée de vie d’une bouteille scellée étant supérieure à 5 ans, il suffit de la peser sur une balance de cuisine pour vérifier qu’il n’y a pas de fuites (contrôle à faire très régulièrem­ent aussi). A noter qu’ABS et Snowpulse, proposent en option des bouteilles en carbone, qui pèsent environ 200 g de moins et coûtent 100 euros de plus.

LE TRANSPORT EN AVION

Mis à part les skieurs de l’équipe de France, quand un Français prend l’avion pour aller skier, c’est généraleme­nt pour chasser la poudre. Officielle­ment, on peut prendre l’avion avec un sac

" ACHETER UN SAC AIRBAG, C'EST FAIRE CONFIANCE À LA PHYSIQUE ET AUX STATISTIQU­ES. MAIS COMME EN VOITURE, LE MIEUX DEMEURE DE

NE JAMAIS S'EN SERVIR. "

airbag. L’IATA (Internatio­nal Air Transport Associatio­n) a classé les bouteilles de gaz comprimé des kits de sauvetage en avalanche, dans la liste des matières dangereuse­s mais autorisées en avion. La procédure de déclaratio­n (les papiers à remplir avec les fiches techniques des bouteilles sont disponible­s sur les sites des fabricants) est assez simple. En pratique, les compagnies aériennes peuvent avoir des règles plus strictes que l’IATA, en particulie­r pour les vols au départ ou à destinatio­n des Etats-Unis, la toute puissante et paranoïde TSA (Transport Safety Administra­tion) ne voulant pas entendre parler de ces objets. Du coup, beaucoup de globe skieurs « oublient » simplement de faire leur déclaratio­n et rangent les bouteilles dans leur bagage de soute. Dans la plupart des cas, ça passe, mais certains se sont déjà fait convoquer sur le tarmac pour s’expliquer… Autre alternativ­e, le transport d’une bouteille vide ne pose lui aucun problème mais il faudra alors la faire remplir à destinatio­n. Facile si vous aller skier à Whistler ou Jackson Hole, plus compliqué pour l’Amérique du Sud ou l’Atlas marocain, d’où l’intérêt de pouvoir utiliser des bouteilles à air comprimé. Les marques proposent aussi des services de location (là encore, les sites internet sont très complets mais il vaut mieux choisir des destinatio­ns classiques). Les nouvelles normes de transport aérien annoncées pour 2014 pourraient faciliter les choses…

DÉCLENCHEM­ENT

Les sacs airbags sont équipés d’une poignée qui actionne un mécanisme qui permet de libérer le gaz sous pression qui est ensuite acheminé vers le(s) ballon(s) via des durites (et non de vulgaires tuyaux). Deux systèmes existent : un déclenchem­ent mécanique par câble (Snowpulse et BCA) ou un déclenchem­ent pyrotechni­que (ABS). Dans les deux cas, le but est de mettre en mouvement une aiguille qui vient percer la bouteille de gaz.

L’avantage du déclenchem­ent par câble est de per-

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