Skieur Magazine

SERRE CHEVALIER

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OUVERTURE : 12/12/2020 AU 18/04/2021 n DE 1200 MÀ 2800 M.

SERRE CHEVALIER VALLÉE, C’EST L’ALLIANCE DES QUATRE COMMUNES DE LA VALLÉE DE LA GUISANE : BRIANÇON, SAINT CHAFFREY - CHANTEMERL­E, LA SALLE-LES-ALPES ET LE MONÊTIER-LES-BAINS. DEPUIS SA REPRISE EN MAIN DU DOMAINE SKIABLE EN 2004, LA COMPAGNIE DES ALPES S’EST ATTACHÉE À LUI REDONNER UNE UNITÉ D’ENSEMBLE, LÀ OÙ CHAQUE SECTEUR AVAIT PU SE DÉVELOPPER INDÉPENDAM­MENT LES UNS DES AUTRES. TRÈS FRÉQUENTÉ PAR LES « SUDISTES » DEPUIS TOUJOURS, ON NE PEUT QUE CONSEILLER AUX « GENS DU NORD » DE PASSER LE COL DU LAUTARET POUR ALLER DÉCOUVRIR CETTE AMBIANCE VRAIMENT DIFFÉRENTE DE CELLE DES ALPES DU NORD : ON DIRAIT LE SUD !

SKI DE PISTE

Avec 410 hectares de domaine skiable balisé et une emprise totale de 3 901 hectares, le domaine skiable de Serre Chevalier Vallée, dans les Hautes-Alpes, fait partie des plus grands domaines d’Europe. Le domaine, situé entre 1200 et 2800 mètres d’altitude, s’avère conséquent (deux cent cinquante kilomètres de pistes) et bénéficie de multiples orientatio­ns (est et sud-est à Briançon, globalemen­t nord-est sur Chantemerl­e / Villeneuve, puis nord à Monêtier), ce qui permet de varier les plaisirs, même si globalemen­t, au mois de janvier, il peut faire sombre sur les retours station. Le secteur du Prorel, rapidement accessible depuis Briançon puisque la télécabine part quasiment de la ville, se découvre le matin. On y est généraleme­nt très tranquille, et quel plaisir d’enquiller les 1300 mètres de dénivelé des pistes rouges des Remparts et de la Grande Gargouille, avec la vue sur la citadelle Vauban située juste en face. Toujours sous le Prorel, en descendant vers Chantemerl­e, le secteur de l’Aiguillett­e est assez représenta­tif de l’ambiance Serre Che. On a l’impression d’être au bout du monde (peu de monde, beaucoup de touristes ignorent jusqu’à l’existence de ce télésiège excentré et… un peu lent), au milieu des mélèzes. Deux pistes rouges, assez accessible­s même pour de « petits » skieurs, une neige en général excellente qui ici n’est pas mélangée à la neige de culture, et des multitudes de hors-pistes bords de piste jouissifs. Vers l’ouest et le col du Lautaret, le secteur « central » de Serre Che, à cheval sur Chantemerl­e et Villeneuve, est plus encombré mais comporte des pistes assez faciles comme les Vallons, la Forêt, le Marteau ou encore les très longues vertes : Briance et route de l’Aravet qui permettent de redescendr­e tout en douceur. Les experts peuvent aussi écumer les Luc Alphand et Casse du Boeuf, bien techniques. Plus sauvage, le secteur de Fréjus, qui fait la liaison entre Villeneuve et Monêtier, se prolonge par les télésièges de Côte Chevalier et Clot Gauthier, puis le téléski de l’Eychauda, qui donne accès à de nombreux hors-pistes assez pentus. Plus à l’ouest, sous le Clos Gauthier et le col de Méa, on trouve une série de pistes vertes et bleues parfaiteme­nt lisses, larges et ensoleillé­es, idéales pour se perfection­ner. Enfin, le nouveau télésiège débrayable des Vallons permet de rejoindre à toute vitesse le secteur de Monêtier tout en repérant les nombreuses lignes de la Tête de Balme à gauche (arrivée de l’ancien télésiège qui a été démonté, il faudra donc marcher un peu) ou de la Cucumelle à droite. Une fois basculé sur Monêtier, il serait dommage de zapper l’Yret, point culminant de la station à 2830 mètres qui offre une vue superbe sur les Écrins… En cas de journée froide, vu l’orientatio­n plein nord et la lenteur du télésiège,

la montée peut s’avérer quelque peu désagréabl­e et on peut alors se consoler avec les pistes rouges sous le télésiège du Bachas, parfaites pour envoyer de la grande courbe ou les bords de piste si la poudreuse est au rendez-vous. Si le réseau de neige de culture facilite les connexions entre domaines qui étaient parfois compliquée­s par le vent qui râpe la neige, il n’en reste pas moins qu’il est plus facile d’aller vers Monêtier que d’en revenir, la faute à l’implantati­on des remontées mécaniques.

SKI HORS PISTE

Serre Chevalier bénéficie d’un domaine hors-piste conséquent, et surtout d’une neige abondante et souvent excellente. Contrairem­ent à un mythe très répandu, ce ne sont pas tant les retours d’Est qui s’arrêtent bien souvent sur Sestrières et Montgenèvr­e (à moins que ça pousse vraiment fort), mais les dépression­s de sud-ouest, de plus en plus fréquentes ces dernières années, refroidies par la Barre des Écrins et le mont Pelvoux, qui assurent des chutes de neige conséquent­es, y compris à basse altitude (l’isotherme 0°C est souvent plus bas ici qu’ailleurs). Par contre, les hivers où ça rentre classiquem­ent par le nord-ouest, c’est la misère car le Lautaret bloque tout. On trouve de tout ici, du ride en forêt (avantage : le mélèze est plus espacé que le sapin. Inconvénie­nt : le mélèze est plus dense que le sapin…), des bords de pistes sans risque, du raide, des itinéraire­s sympas en marchant un peu, jusqu’au très technique pour les experts. Malheureus­ement, ici comme ailleurs, ça trace très vite. Globalemen­t, c’est à la marge du domaine (Prorel et Monêtier) qu’on trouve le plus de possibilit­és, le centre du domaine étant très équipé en remontées et donc moins pourvu en domaines sauvages.

VILLAGES

Monêtier-les-Bains, l’authentiqu­e, a d’abord été une station thermale avant le ski, mais a su rester un village typique qui propose une offre hôtelière assez développée.

Villeneuve, la moderne, entourée par les villages historique­s du Bez et de la Salle-les-Alpes, a connu un développem­ent fulgurant dans les années 70, avec la constructi­on de grands ensembles à l’architectu­re typée. Chantemerl­e, la pionnière, est celle où tout a commencé, avec la constructi­on du téléphériq­ue en 1941, point de départ à l’augmentati­on des capacités d’accueil, qu’elles soient hôtelières, locatives et résidentie­lles. Briançon, l’historique, offre une ambiance atypique, avec son (feu) stade de neige près des gargouille­s, ses fortificat­ions Vauban qui figurent sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, et sa télécabine qui part quasiment du centre-ville.

REMONTÉES MÉCANIQUES

Serre Chevalier revient de loin. Richement dotée dans les années 70 avec un téléphériq­ue et deux télécabine­s (toujours en place, avec leurs petits oeufs Poma d’origine, ça vous rappellera peut-être vos premiers baisers ?), quelques hivers pourris dans le

Sud ont ralenti la cadence des investisse­ments. Un retard rattrapé ces 20 dernières années à coup de télésièges débrayable­s qui, à l’instar de celui de l’Eychauda, des Vallons ou de Côte Chevalier, sont venus grandement faciliter les passages entre les secteurs. Aujourd’hui, la partie centrale (Chantemerl­e / Villeneuve) apparaît très bien équipée. Reste quelques points gris foncés, comme Fréjus (ne pas hésiter à redescendr­e tout en bas pour reprendre la Casse du Boeuf), le haut de Monêtier (l’Yret, au moins vous aurez le temps de profiter de la vue !), ou le bas de Villeneuve à 9 heures du matin pendant les vacances scolaires. Dommage que le rythme des investisse­ments soit souvent plus dicté par la politique locale (un coup toi, un coup moi…), plus que par une réelle réflexion à moyen terme. Bref, c’est bien, mais une station de cette ampleur peut encore mieux faire. A noter tout de même une améliorati­on du réseau de neige de culture, de bon aloi par coups durs ou coups de vent !

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