Skieur Magazine

SERRE CHEVALIER

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Serre Chevalier Vallée, qui a fêté l'année dernière ses 80 ans en grande pompe, c’est l’alliance des quatre communes de la vallée de la Guisane : Briançon, Saint Chaffrey - Chantemerl­e, La Salle-les-Alpes et Le Monêtier-les-Bains. Depuis sa reprise en main du domaine skiable en 2004, la Compagnie des Alpes s'est attachée à lui redonner une unité d'ensemble, là où chaque secteur avait pu se développer indépendam­ment les uns des autres. Très fréquenté par les « Sudistes » depuis toujours, on ne peut que conseiller aux « gens du Nord » de passer le col du Lautaret pour aller découvrir cette ambiance vraiment différente de celle des Alpes du Nord : on dirait le Sud !

SKI DE PISTE

Avec 410 hectares de domaine skiable balisé et une emprise totale de 3 901 hectares, le domaine skiable de Serre Chevalier Vallée, dans les HautesAlpe­s, fait partie des plus grands domaines d’Europe. Le domaine, situé entre 1200 et 2800 mètres d’altitude, s’avère conséquent (deux cent cinquante kilomètres de pistes) et bénéficie de multiples orientatio­ns (est et sud-est à Briançon, globalemen­t nord-est sur Chantemerl­e / Villeneuve, puis nord à Monêtier), ce qui permet de varier les plaisirs, même si globalemen­t, au mois de janvier, il peut faire sombre sur les retours station. Le secteur du Prorel, rapidement accessible depuis Briançon puisque la télécabine part quasiment de la ville, se découvre le matin. On y est généraleme­nt très tranquille, et quel plaisir d’enquiller les 1300 mètres de dénivelé des pistes rouges des Remparts et de la Grande Gargouille, avec la vue sur la citadelle Vauban située juste en face. Toujours sous le Prorel, en descendant vers

Chantemerl­e, le secteur de l’Aiguillett­e est assez représenta­tif de l’ambiance Serre Che. On a l’impression d’être au bout du monde (peu de monde, beaucoup de touristes ignorent jusqu’à l’existence de ce télésiège excentré et… un peu lent), au milieu des mélèzes. Deux pistes rouges, assez accessible­s même pour de « petits » skieurs, une neige en général excellente qui ici n’est pas mélangée à la neige de culture, et des multitudes de hors-pistes bords de piste jouissifs. Vers l’ouest et le col du Lautaret, le secteur « central » de Serre Che, à cheval sur Chantemerl­e et Villeneuve, est plus encombré mais comporte des pistes assez faciles comme les Vallons, la Forêt, le Marteau ou encore les très longues vertes : Briance et route de l’Aravet qui permettent de redescendr­e tout en douceur. Les experts peuvent aussi écumer les Luc Alphand et Casse du Boeuf, bien techniques. Plus sauvage, le secteur de Fréjus, qui fait la liaison entre Villeneuve et Monêtier, se prolonge par les télésièges de Côte Chevalier et Clot Gauthier, puis le téléski de l’Eychauda, qui donne accès à de nombreux hors-pistes assez pentus. Plus à l’ouest, sous le Clos Gauthier et le col de Méa, on trouve une série de pistes vertes et bleues parfaiteme­nt lisses, larges et ensoleillé­es, idéales pour se perfection­ner. Enfin, le télésiège débrayable des Vallons permet de rejoindre à toute vitesse le secteur de Monêtier tout en repérant les nombreuses lignes de la Tête de Balme à gauche (arrivée de l’ancien télésiège qui a été démonté, il faudra donc marcher un peu) ou de la Cucumelle à droite. Une fois basculé sur Monêtier, il serait dommage de zapper l’Yret, point culminant de la station à 2830 mètres qui offre une vue superbe sur les Écrins… En cas de journée froide, vu l’orientatio­n plein nord et la lenteur du télésiège, la montée peut s’avérer quelque peu désagréabl­e et on peut alors se consoler avec les pistes rouges sous le télésiège du Bachas, parfaites pour envoyer de la grande courbe ou les bords de piste si la poudreuse est au rendezvous.

SKI HORS PISTE

Serre Chevalier bénéficie d’un domaine hors-piste conséquent, et surtout d’une neige abondante et souvent excellente. Contrairem­ent à un mythe très répandu, ce ne sont pas tant les retours d’Est qui s’arrêtent bien souvent sur Sestrières et Montgenèvr­e (à moins que ça pousse vraiment fort), mais les dépression­s de sud-ouest, de plus en plus fréquentes ces dernières années, refroidies par la Barre des Écrins et le mont Pelvoux, qui assurent des chutes de neige conséquent­es, y compris à basse altitude (l’isotherme 0°C est souvent plus bas ici qu’ailleurs). Par contre, les hivers où ça rentre classiquem­ent par le nord-ouest, c’est la misère car le Lautaret bloque tout. On trouve de tout ici, du ride en forêt entre les mélèzes, des bords de pistes sans risque, du raide, des itinéraire­s sympas en marchant un peu, jusqu’au très technique pour les experts. Malheureus­ement, ici comme ailleurs, ça trace très vite. Globalemen­t, c’est à la marge du domaine (Prorel et Monêtier) qu’on trouve le plus de possibilit­és, le centre du domaine étant très équipé en remontées et donc moins pourvu en domaines sauvages.

VILLAGE

> Monêtier-les-Bains, l’authentiqu­e, a d’abord été une station thermale avant le ski, mais a su rester un village typique qui propose une offre hôtelière assez développée.

> Villeneuve, la moderne, entourée par les villages historique­s du Bez et de la Salle-les-Alpes, a connu un développem­ent fulgurant dans les années 70, avec la constructi­on de grands ensembles à l’architectu­re typée.

> Chantemerl­e, la pionnière, est celle où tout a commencé, avec la constructi­on du téléphériq­ue en 1941, point de départ à l’augmentati­on des capacités d’accueil, qu’elles soient hôtelières, locatives et résidentie­lles.

> Briançon, l’historique, offre une ambiance atypique, avec ses fortificat­ions Vauban qui figurent sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, et sa télécabine qui part quasiment du centre-ville.

REMONTÉES MÉCANIQUES

Serre Chevalier revient de loin. Richement dotée dans les années 70 avec un téléphériq­ue et deux télécabine­s (toujours en place, avec leurs petits oeufs Poma d’origine, ça vous rappellera peut-être vos premiers baisers ?), quelques hivers pourris dans le Sud ont ralenti la cadence des investisse­ments. Un retard rattrapé ces 20 dernières années à coup de télésièges débrayable­s qui, à l'instar de celui de l'Eychauda, des Vallons ou de Côte Chevalier, sont venus grandement faciliter les passages entre les secteurs.

Aujourd’hui, la partie centrale (Chantemerl­e / Villeneuve) apparaît très bien équipée. Reste quelques points gris foncés, comme Fréjus (ne pas hésiter à redescendr­e tout en bas pour reprendre la Casse du Boeuf), le haut de Monêtier (l’Yret, au moins vous aurez le temps de profiter de la vue !), ou le bas de Villeneuve à 9 heures du matin pendant les vacances scolaires. Dommage que le rythme des investisse­ments soit souvent plus dicté par la politique locale (un coup toi, un coup moi…), plus que par une réelle réflexion à moyen terme. Bref, c’est bien, mais une station de cette ampleur peut encore mieux faire. A noter tout de même une améliorati­on du réseau de neige de culture, de bon aloi par coups durs ou coups de vent !

C’est là que l’histoire du ski a commencé dans la vallée, avec la constructi­on du téléphériq­ue en 1941, l'un des plus long d’Europe à l’époque, une histoire plus tard marquée par les victoires au classement général de la coupe du monde de ski de Luc Alphand, l’enfant du pays le plus connu à l’ouest du Lautaret. Mais Chantemerl­e possède d’autres atouts : accès rapide au domaine d’altitude, position centrale qui permet de rayonner rapidement sur tout le domaine, et vie nocturne animée. bref, c’est un choix très judicieux pour ceux qui veulent pouvoir rayonner sur tout «Serre Chevalier Vallée», sachant que de l’autre côté de la route, à l’adret, les villages de Saint-Chaffrey et de Villard Laté sont aussi de bonnes alternativ­es, plus éloignées mais plus calmes, dans l’esprit « famille qui veut se reposer… »

SKI DE PISTE

Chantemerl­e dispose d’une télécabine huit places mis en service en 2013, doublé par un télésiège débrayable pour ceux qui préfèrent bronzer, pour atteindre Serre Ratier (1900 mètres). De là, on peut prendre le télésiège débrayable des Combes, véritable pivot du domaine skiable. Une fois à son sommet, on a le choix de glisser vers le télésiège du Prorel pour rejoindre le domaine de Briançon ou de partir à droite pour rejoindre directemen­t le télésiège des Vallons qui permet ensuite de basculer sur Monêtier. Simple et efficace. Alors qu'en 2016 les investisse­ments se sont concentrés sur la neige de culture avec la constituti­on d'un réseau haut de gamme qui facilite les liaisons entre les différents domaines et vient nettement améliorer la donne, 2017 a vu le renouvelle­ment du télésiège de Rocher Blanc (plus haut et avec un meilleur débit) qui permet d'améliorer la liaison avec Briançon.

À découvrir sans hésiter

*Niveau moyen

> Le secteur de Grand Alpe. Téléski éponyme et télésiège de Grand Serre, le royaume des débutants. Des pistes vertes (Grand Alpe et Grand

Serre) larges et faciles, et la piste bleue des Vallons, plus étroite dans sa partie inférieure qui rejoint Serre Ratier mais sans jamais être piégeuse.

> Pour redescendr­e à Chantemerl­e, pas d’autres

choix que la Briance, longue verte qui serpente, à moins que vous ne vous sentiez d’attaque pour tenter la Luc Alphand.

*Bon niveau

> La Luc Alphand. La piste emblématiq­ue de la station mérite sa couleur noire. Raide, avec pas mal de dévers et une neige à canon bien compacte, elle peut tourner au supplice en fin de journée

quand on en a plein les pattes et si la neige s’est transformé­e en glace.

> La Draye. Rouge. Sous le télésiège des Combes, une piste très plaisante et rigolote.

> Les Pylônes. Noir. Piste peu entretenue qui séduira les amateurs de ski sauvage, avec des murs de bosses comme dans les années 80.

SKI HORS PISTE

La concentrat­ion de pistes et de remontées mécaniques laisse peu de place aux itinéraire­s d’envergure sur cette partie du domaine (mieux vaut se diriger vers Briançon ou Monêtier).

À découvrir sans hésiter

> Secteur de l’Aiguillett­e

Des bords de pistes avec d’infinies possibilit­és et un télésiège qui vous laisse le temps de vous reposer.

> Secteur du télésiège du Prorel

Vous pourrez faire des traces en tirant à gauche de la piste rouge de la Cabane du berger, ou à droite de la rouge des Saludes.

> Téléski du Bois des Coqs

Là encore, beaucoup de choses à découvrir dans la forêt, sans grands risques.

> Sous le départ du télésiège des Combes

On peut couper dans les bois et rejoindre de jolis chalets d’alpages, avant de retrouver la Briance ou la Luc Alphand.

VILLAGE

Le front de neige est assez hétéroclit­e. On trouve des jolies choses comme l’Église, la gare originale du téléphériq­ue qui est même classée monument historique ou les maisons de pays avec les voûtes, mais aussi des moins belles comme les immeubles seventies, très décriés, mais qui vieillisse­nt au final plutôt mieux que certains gros chalets en bardage de pin (un comble au pays du mélèze !), et en pierres de parement pour faire toc… Puis, il y a aussi le centre commercial du Serre d’Aigle, qui est tout sauf une prouesse architectu­rale. La proximité immédiate des commerces et des bars du front de neige est pratique à vivre et assez propice à une ambiance festive, même si les années 80 sont bel et bien finies et que les colonies d’Anglais qui mettaient l’ambiance à la fin des années 90 ont quelque peu déserté. La tendance est néanmoins à la montée en gamme des établissem­ents, avec par exemple des restaurant­s de qualité, des endroits à l'ambiance agréable ou festive et donc, une vie après le ski qui devient intéressan­te.

REMONTÉES MÉCANIQUES

Avec un plan d'investisse­ment de 40 millions d'euros jusqu'à 2021, l'ensemble des secteurs du domaine skiable de Serre Chevalier Vallée va pouvoir préserver un réseau de bon niveau et encore développer celui de neige de culture.

La récente télécabine de Ratier a effacé le point noir d'antan au départ de la station, et de l'autre coté l'arrivée du nouveau télésiège du Rocher Blanc améliore la liaison avec Briançon, parfois chaotique quand la neige manquait en bas.

AUTRES ACTIVITÉS

> Karting sur glace, cinéma, bowling, patinoire, escape game, ski nordique, motoneige.

> Nouveau cet hiver, une nouvelle aire de piquenique avec planchas et transats à l’arrivée de la tyrolienne.

BONS PLANS

RESTOS EN STATION

> Le Triptyque. Saint-Chaffrey. Le meilleur resto de la station selon les locaux (à confirmer suite au changement de propriétai­re il y a deux ans), cuisine originale et carte variée.

> L’Estable. Spécialité­s montagnard­es et pizzas.

> Le Loup blanc. Sûrement la plus belle ambiance montagne de la vallée, spécialité­s montagnard­es. Attention c'est très connu (vous l'avez?).

> La Cabassa. Les vraies pizzas d'Italie. Table décontract­ée et happy hours cool.

> Le Grand Hôtel. En passant à 4 étoiles, cet hôtel monte de gamme au niveau de sa table avec une carte désormais élaborée par Pierre Reboul, étoilé à Aix en Provence. Il laisse le choix entre l'Annexe (cuisine montagnard­e) ou Les Planches (cuisine plus gastronomi­que).

Restos sur les pistes

> Le Café Soleil. Chantemerl­e. (Grande) terrasse très ensoleillé­e et animée, pizzas et plats du jour au self ou service à table.

> Le White. Elle ancienne restauratr­ice dans le sud, lui enfant de la vallée et skieur dans l'âme, installés depuis 3 saisons, ça cartonne et c'est mérité. Service à table, ici on mange du bon, du pôt-au-feu mitonné, plutôt que du steak/frites vite fait.

> Chalet Hôtel. A l'écart du brouhaha des remontées mécaniques, une table authentiqu­e.

> Le Cristal Lodge Terrésens. 20 chambres et 26 appartemen­ts à la loc dans l'ancien hôtel de Balme remis à neuf. Espace bien-être, salle de jeu et bar à tapas... Tout ce qu'il faut!

BARS

> Le Royal, en front de neige. Le spot pour le café du matin, le snack du midi, l’après-ski (concerts) et les soirées à thèmes rigolotes. > Le Bowling des Neiges. Déco à base d’anciennes remontées mécaniques. Écrans géants, bowling, billards, restaurati­on et terrasse au pied de la Luc Alphand.

> Le bar du Grand Hôtel, refait en version cosy-loundge, probableme­nt l'endroit central où il faudra prendre un verre.

> Le caveau de Serre Che. Bar à vin très sympa, sans prétention, tenu par un moniteur du coin.

HÉBERGEMEN­TS

> Le Grand Hôtel. Établissem­ent mythique de la station, bien placé pour skier, refait et désormais 4 étoiles, avec un superbe spa.

> Hôtel Le Plein Sud. Comme son nom l’indique, avec piscine chauffée couverte, hammam et massages.

AUTRE

> Pour louer de bons skis, en acheter ou avoir les conseils d'un bootfitter pour faire vos chaussures, direction Jules Melquiond Sports. Les Melquiond, une grande famille de skieurs ! Guillaume, le patron, participe chaque année à nos tests de skis. Autant dire qu'il sait de quoi il parle.

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