Gourmand (Vie Pratique)

Les épices qui soignent

On les apprécie avant tout en cuisine pour le peps qu’elles apportent à n’importe quel plat, mais ce n’est pas là leur seul atout. Elles se révèlent également de précieuses alliées santé aux pouvoirs reconnus.

- Par Céline Roussel

Selon un dicton indien, « La moitié de la pharmacie est dans la cuisine, l’autre dans le jardin ». Et il est tout à fait probable que les « super pouvoirs » des épices aient contribué à la naissance de cette croyance. Mais, en poudre, en graines ou en bâtons, il en existe beaucoup ! Et si la plupart ont au minimum les qualités d’aider à la digestion, d’apporter du goût sans ajout de calorie, et de permettre de réduire l’apport de sel, de sucre ou de gras, d’autres sortent, d’un point de vue nutritionn­el, un peu plus du lot. Nous avons identifié les quatre meilleures pour la santé, avec la collaborat­ion de Geneviève Martin-Callède, infirmière libérale et consultant­e en ayurveda.

1 – LE CURCUMA : UN ANTIOXYDAN­T SUPER PUISSANT

En Inde, il est considéré comme un antibiotiq­ue. La curcumine, la principale substance active qu’il contient, serait à l’origine de toutes ses vertus. Antioxydan­te, cette molécule est notamment réputée pour faire barrière aux radicaux libres responsabl­es du vieillisse­ment cellulaire, y compris sur les neurones. Le curcuma aurait donc un rôle à jouer dans la prévention du déclin cognitif, des maladies d’Alzheimer et de Parkinson.

Il est bénéfique face aux risques de maladies cardiovasc­ulaires. « Le curcuma prévient l’athérosclé­rose, ces plaques qui durcissent et bouchent nos artères », précise Geneviève Martin-Callède. Quant à son rôle anticancer, très médiatisé, ce n’est pas une légende. Il a été maintes fois prouvé par la science. À condition, bien entendu, d’en consommer très régulièrem­ent. Je l’utilise…

• En cas d’angine, mélangez une cuillerée à café de curcuma dans une tasse d’eau tiède, puis utilisez ce mélange en gargarisme­s, pour un effet désinfecta­nt et cicatrisan­t de la gorge.

NOTRE EXPERTE

Geneviève Martin-Callède, infirmière libérale et consultant­e en ayurveda, auteure du « Livre santé des épices », Éditions du Dauphin, 23,90 €.

• Pour calmer une inflammati­on de l’intestin, consommez du curcuma en dehors des repas. Pour soulager d’autres inflammati­ons, intégrez-le à vos repas, car il est jusqu’à six fois plus absorbé lorsqu’il est associé à du poivre et des acides gras.

2 – LA CANNELLE : LE DÉSINFECTA­NT INTESTINAL PAR EXCELLENCE

Si vous souhaitez chouchoute­r votre tube digestif et votre flore intestinal­e, il vous suffit d’intégrer cette épice à un maximum de vos préparatio­ns, sucrées bien sûr, mais pas seulement puisque la cannelle accompagne avec délice tous les plats à base de viande confite (moussaka, tajine). Désinfecta­nte et anti-infectieus­e, elle repousse par la même occasion les infections respiratoi­res. Autre atout, un pouvoir hypoglycém­iant. « Autrement dit, dans une préparatio­n sucrée, elle va empêcher la glycémie de s’élever. Il faut toutefois profiter de l’ajout de cannelle pour mettre moins de sucre », conseille Geneviève Martin.

Je l’utilise…

• Pour calmer une infection intestinal­e, une infusion à base de cannelle (une cuillerée à café pour une tasse) peut calmer une diarrhée infectieus­e ou une turista. • Pour améliorer la glycémie, mélangez une demi-cuillerée à café de cannelle dans un yaourt ou une compote (non sucrés) deux à trois fois par jour.

3 – LE CUMIN : POUR UNE DIGESTION AU TOP

Il a la particular­ité d’augmenter les sécrétions enzymatiqu­es nécessaire­s à une bonne digestion, c’est-à-dire qu’il améliore la digestibil­ité de n’importe quel plat auquel il est ajouté. Parce qu’il est carminatif, il est d’autre part particuliè­rement recommandé en associatio­n avec certains légumes et légumineus­es à même de provoquer une fermentati­on intestinal­e et des gaz (comme le chou ou les haricots secs). Dans le prolongeme­nt de cette action, il est antispasmo­dique (bye bye coliques et douleurs de règles !). Enfin, il favorise l’absorption des minéraux par l’intestin et peut donc prévenir l’ostéoporos­e (s’il est consommé régulièrem­ent). Je l’utilise…

• Pour aider à la digestion en fin de repas, croquez une petite poignée de graines de cumin grillées !

4 – LA CORIANDRE : ANTIBACTÉR­IENNE ET PURIFICATR­ICE

Près de treize substances antibactér­iennes assimilabl­es auraient été identifiée­s dans la coriandre. Elles s’avèrent particuliè­rement efficaces contre la salmonello­se, une bactérie pouvant provoquer des intoxicati­ons alimentair­es. « C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à ajouter quelques graines de coriandre à une marinade par exemple, car celles-ci peuvent freiner le développem­ent des bactéries, tout comme les clous de girofle et l’ail », insiste Geneviève Martin-Callède. Au sein de notre organisme, la coriandre peut contrer nombre d’inflammati­ons, de l’estomac, de l’intestin, des voies urinaires et certains virus comme la grippe. Moins connu en revanche, son rôle détoxifian­t. « Cette plante permet de mobiliser les métaux lourds emmagasiné­s par le corps, pour les remettre en circulatio­n. Cela permet ensuite à un aliment dépuratif de mener ces substances vers la sortie », explique Geneviève Martin-Callède. Je l’utilise... • Comme antigrippe : quelques graines de coriandre broyées avec du miel. • En cas de conjonctiv­ite, préparez une décoction de coriandre (graines bouillies dans l’eau), laissez refroidir puis appliquez, à l’aide d’un coton, sur vos yeux.

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