Maisons Tawse et Redstone
En 2005, le financier et grand amant de la Bourgogne Moray Tawse ouvre sur la terrasse du Niagara une vinerie éponyme dont les installations mettent à contribution l’écoulement par gravité, la géothermie et la biofiltration en terres humides. En 2015, il ouvre tout près la maison Redstone. Les deux établissements sont certifiés biologiques et biodynamiques.
C’EST LA PREMIÈRE CHOSE que les gens veulent savoir au sujet des vins biologiques. Ont-ils un goût différent ? J’ai posé la question à Paul Pender, vinificateur de la maison Tawse depuis sa fondation et maintenant directeur de la viticulture et de la vinification. « Je ne sais pas, répond Paul en souriant, mais Moray dit souvent qu’il doit bien y avoir une raison pour laquelle nos vins de vignoble unique se démarquent parmi des centaines d’autres dans des concours de dégustation à l’aveugle. » Ce qui explique le fait que la maison Tawse a remporté le titre de vinerie de l’année au Concours des meilleurs vins du Canada pas moins de quatre fois. En 2017, le titre a été décerné à la maison Redstone, l’autre établissement biologique et biodynamique de Moray Tawse dans le Niagara. L’agriculture biodynamique a été inventée dans les années 1920 par Rudolf Steiner, philosophe et scientifique autrichien. Dans une série de conférences, il proposait d’accroître la santé et la fertilité des sols en les enrichissant de composts spécifiques préparés selon un calendrier qui prend en considération la position des planètes et le cycle de la Lune. Certaines de ces méthodes sont un peu ésotériques, mais des producteurs parmi les plus réputés de la planète, dont Zind Humbrecht et Opus One, y croient fermement.
« C’est le cas de la plupart des grands domaines de la Bourgogne, y compris le Domaine de la Romanée-conti, affirme Paul, de sorte qu’il faut plutôt se demander pourquoi on ne s’y mettrait pas ! À mes yeux, ce n’est pas de la magie. C’est une question de bons soins supplémentaires au vignoble. Les préparations que nous utilisons servent de couveuses pour les microbes et sont en quelque sorte des accélérateurs de compost qui décomposent l’azote et les minéraux présents dans le sol pour que la vigne puisse s’en nourrir. » Autrement dit, elles enrichissent le sol et, ce faisant, permettent au terroir de s’exprimer pleinement dans le vin.