Domaine Ostertag
“Mon vin vient rappeler à mes mots qu’il lui faut la chaude lumière du soleil mais aussi l’amère sueur du labeur. En fin de compte, faire du vin c’est peut-être déjà écrire.” André Ostertag écrit ses vins et ses vins l’écrivent au plus profond de son être. En 1981 commence la quête de luimême. L’année 89 et sa prédisposition exceptionnelle à faire des liquoreux lui fait signe : “La question se pose de fixer ma limite avec le sucre, il s’agit de le redéfinir. Le tour de force est de cette matière collante dessiner la légèreté.” Ici liquoreux égale science exacte, loin du laisser-faire, il s’agit de se débarrasser de la lourdeur pour capter l’essence. La fermentation est déterminante : “C’est une cinétique, une voiture en mouvement dont il faut régler l’allure. La pédale de frein c’est la température.” Face à “ce brûleur d’énergie qu’est le vin, le vigneron doit rayonner dans sa cave”. Il faut que le nez soit “une invitation à plonger dans le vin comme dans un lac dont on voit le fond”. Le
(34 €), aux portes de la vendange tardive (il affiche 15,9°, il faut 16°), capte l’éther, l’aérien du soleil du soir avant que tombe la neige, pour atteindre la pureté d’un silence recueilli.