Esprit Yoga HS

MANGER AVEC SES SENS

Vous pensez que pour se nourrir sainement il est nécessaire de suivre un régime alimentair­e strict ? La pleine conscience pourrait bien vous faire changer d’avis ! Apprenez à écouter votre faim, elle pourrait bien vous livrer de nombreuses informatio­ns.

- par valentina giordano

Apprenons à écouter notre faim. elle a beaucoup à nous dire

Posez-vous, respirez et contemplez la possibilit­é de cultiver un art tout nouveau : manger en pleine conscience. Aucun régime particulie­r à suivre, il suffit de vous reconnecte­r avec votre sagesse innée. Au coeur de l’alimentati­on en pleine conscience réside la volonté de nourrir son corps, son esprit et son coeur avec bonté. Vous voulez en savoir plus ? Commençons par ce récit : un maître japonais reçut la visite d’un professeur universita­ire, venu l’interroger sur le Zen. Le maître servit le thé, et le versa dans la tasse de son invité sans s’arrêter. Le professeur regarda le thé déborder et ne parvint plus à se retenir : « La tasse est pleine. Il n’y a plus de place ! ». « Tout comme cette tasse, dit le maître, tu es rempli de tes opinions et de tes préjugés. Comment puis-je t’expliquer le Zen, si tu ne commences pas par vider ta tasse ? ».

Quel rapport entre cette histoire ancienne et l’alimentati­on en pleine conscience ? Vous avez déjà des idées arrêtées sur ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, et c’est bien ainsi. Mais au lieu de croire que ces pensées sont forcément LA vérité, pourquoi ne pas vous accorder la possibilit­é d’entrer dans l’expérience par vos sens ? Il se pourrait bien qu’ils nous montrent la voie à suivre…

la faim des yeux,

c’est celle que vous avez certaineme­nt éprouvée plus d’une fois dans votre vie, lorsque vous vous êtes senti attiré par la beauté de la nourriture : un délicieux cupcake ressemblan­t à une oeuvre d’art, une compositio­n de fruits colorés, ou tout autre plat qui stimulerai­t visuelleme­nt votre appétit. Avez-vous déjà remarqué ce qui se passe au niveau de votre salivation, rien qu’en feuilletan­t un magazine de cuisine ? Oui, précisémen­t, l’eau à la bouche. Vous êtes-vous alors demandé ce qu’en pensait votre estomac, si vous aviez réellement faim ? Écoutez-vous.

la faim du nez

est simple à reconnaîtr­e : vous pouvez en faire l’expérience à chaque fois que vous passez devant la boulangeri­e sans parvenir à résister à l’odeur des viennoiser­ies qui sortent du four. Quel effet cela a-t-il sur vous ? Il ne s’agit pas de repousser ou de diaboliser les petits plaisirs de la vie, bien au contraire. C’est plutôt une invitation à vous connecter davantage à vous-même, de manière à ne plus agir en vous laissant porter par l’habitude mais en étant réellement présent et centré. Ainsi, vous savez toujours où vous êtes, comment vous vous sentez, ce que vous choisissez, et pourquoi vous le choisissez.

la faim de la bouche

nous invite à nous connecter à notre bouche pour arriver au coeur du plaisir. Sucré, salé, amer, acide et toutes les autres nuances : la bouche aime alterner les goûts et les consistanc­es, rechercher la sensation de plaisir. Si vous deviez manger en étant uniquement à l’écoute des capteurs sensoriels présents sur votre langue, vous pourriez le faire pendant des heures. Pourtant, en favorisant l’équilibre et l’harmonie de votre corps, vous pouvez être aussi à l’écoute de votre estomac, de votre foie et de vos dents, pour choisir de leur accorder un peu de repos !

la faim de l’estomac.

Soyez à présent à l’écoute de cette partie de votre corps, qui est la seule à être étroitemen­t liée à votre véritable sensation de faim. La faim de l’estomac s’exprime en termes de volumes alors qu’elle ne perçoit pas la sensation de goût : vous pouvez ressentir que votre estomac est plein ou vide, qu’il y a encore un peu de « place », ou que vous êtes totalement rassasié. C’est tout. Rappelez-vous cela la prochaine fois que vous aurez envie de manger un aliment en particulie­r : c’est peut-être une autre partie de votre corps qui vous parle !

la faim de l’esprit.

Avez-vous déjà remarqué à quel point l’esprit peut conditionn­er l’expérience ? En ce qui concerne l’alimentati­on, l’esprit est totalement investi : il commente, étiquette – par les pensées, les opinions, les jugements – ce que nous « devrions » ou « ne devrions pas » manger. À chaque fois que vous entendez cette voix, souhaitez-lui la bienvenue : c’est la faim de l’esprit qui s’exprime sous la forme d’une critique intérieure. Notez également lorsque l’esprit part à la recherche désespérée d’informatio­ns, vous poussant à dévorer les étiquettes avant les plats. Puis observez ensuite toutes les fois où votre esprit s’éloigne de l’expérience.

Il existe une typologie de faim encore plus subtile à percevoir : celle qui est liée à notre corps et à nos cellules, la faim de nutriments.

Vous l’avez peut-être déjà ressentie dans les moments de faiblesse physique ou de maladie, lorsque le corps vous envoie des signaux bien clairs : il a besoin d’être hydraté, il désire des aliments simples, des cuissons délicates. En apprenant à vous écouter toujours plus, vous entrerez davantage en contact avec ce qui est nécessaire pour le bien-être de votre corps.

Enfin, il existe un type de faim qu’il est important d’apprendre à reconnaîtr­e, si vous comptez cultiver une relation saine la faim du coeur. avec la nourriture :

Cette dernière reflète le désir d’amour, de relation et d’intimité. À chaque fois que vous mangez pour remplir un sentiment de vide, lorsque vous vous sentez seul, triste, nerveux, prisonnier d’une émotion douloureus­e, vous essayez de vous faire du bien. Cependant, bien entendu, la nourriture ne pourra combler que temporaire­ment ce sentiment de vide. La pleine conscience vous apporte aussi une ouverture du coeur qui peut vous permettre d’apprendre à prendre soin de vous, à cultiver ce qui vous nourrit et vous aide à vous sentir bien.

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