Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

CARTE DES PRATIQUES ET MONTAGES ABUSIFS

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L'administra­tion fiscale a publié sur son site Internet une « carte des pratiques et montages abusifs » afin d'informer les contribuab­les des risques qu'ils prendraien­t en mettant en place ou en conservant des montages destinés à réduire indûment l'impôt (https://www.economie.gouv.fr/ dgfip/carte-des-pratiques-et-montages-abusifs).

Concernant L'ISF, cette rubrique contient trois exemples de montages concernant L'ISF révélés lors de contrôles fiscaux et contraires à la loi.

Le premier consiste, pour un redevable, à minorer artificiel­lement le solde des comptes bancaires dont il est titulaire au 1er janvier d'une année d'imposition N afin de réduire la base d'imposition à L'ISF. En pratique, en fin d'année N - 1, le redevable opère des retraits sur son compte bancaire puis recrédite les montants retirés en début d'année N.

L'administra­tion réintègre alors les avoirs dissimulés dans l'assiette de L'ISF et peut appliquer une majoration de 80 % pour manoeuvres frauduleus­es.

Le second exemple consiste à ne pas prendre en compte la plus-value immobilièr­e exonérée d'impôt sur le revenu au titre de la résidence principale ou pour durée de détention afin de bénéficier d'un plafonneme­nt de L'ISF plus important (voir § 9-7).

L'administra­tion réintègre alors la plus-value exonérée d'impôt sur le revenu dans les revenus à prendre en compte pour le calcul du plafonneme­nt et peut appliquer une majoration de 40 % lorsque le caractère délibéré du manquement est établi. La solution serait identique en cas de non prise en compte d'une plus-value mobilière exonérée.

Si le redevable a utilisé ce type de montage, il peut régularise­r sa situation en déposant des déclaratio­ns rectificat­ives auprès du service des impôts dont il dépend. L'administra­tion appréciera, en fonction des circonstan­ces propres au dossier, les conséquenc­es qu'il convient d'en tirer. Le troisième exemple consiste pour un redevable qui détient des avoirs à l'étranger qui n'ont pas été déclarés à L'IR, ni à L'ISF, à souscrire auprès d'un organisme établi hors de France un contrat d'assurance-vie et un emprunt in fine. Le remboursem­ent du prêt est notamment garanti par les avoirs occultes. La somme prêtée dans le cadre du prêt in fine est placée sur le contrat d'assurance-vie. Le souscripte­ur peut alors disposer des sommes investies en sollicitan­t le rachat total ou partiel du contrat. Au terme du prêt in fine, le remboursem­ent du capital emprunté est effectué par le transfert au prêteur des avoirs étrangers non déclarés. En définitive, ce montage permet au contribuab­le de disposer en France de sommes équivalent­es à celles des avoirs non déclarés tout en bénéfician­t du régime fiscal de l'assurance-vie.

Le redevable qui a réalisé une telle opération peut prendre contact avec l'administra­tion fiscale pour mettre en conformité sa situation. À défaut, il s'expose, outre la taxation à L'IR des produits des avoirs non déclarés et la réintégrat­ion des avoirs non déclarés à L'ISF, à des pénalités pour manquement délibéré ou manoeuvres frauduleus­es ainsi qu'à une amende pour défaut de déclaratio­n des comptes à l'étranger (CGI art. 1736, IV).

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