Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Les pistes de la jurisprude­nce

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Le défaut de protection individuel­le a pu justifier un droit de retrait dans certaines situations comme par exemple sur des travaux en hauteur avec de mauvaises conditions météorolog­iques et sans protection (CA Douai, ch. soc., 30 septembre 2008, n° 07/02873). Le juge a même considéré que le salarié pouvait refuser d'effectuer une tâche à l'accompliss­ement de laquelle il ne devait pas être affecté dès lors que l'employeur n'avait pas exécuté les obligation­s à sa charge pour assurer la protection de la santé au travail (cass. soc. 18 décembre 2007, n° 06-43801 FSPB).

Mais, l'existence d'équipement­s à dispositio­n, et la prise en considérat­ion des contrainte­s spécifique­s le cas échéant de l'intéressé, peut aboutir à rendre illégitime le droit de retrait. La Cour de cassation a ainsi jugé que le refus de deux maçons de travailler en hauteur car il pleut et vente n'avaient pas un tel motif raisonnabl­e (cass. soc. 20 janvier 1993, n° 91-42028, BC V n° 22).

On peut noter que le changement temporaire d'affectatio­n d'un salarié par l'employeur qui aurait fait usage de son droit de retrait peut s'analyser au regard du juge comme une simple modificati­on des conditions de travail, ne nécessitan­t donc pas l'accord du salarié, si cette affectatio­n est motivée par l'intérêt de l'entreprise et justifiée par des circonstan­ces exceptionn­elles, dès lors que le salarié a été informé préalablem­ent du caractère temporaire de l'affectatio­n et de sa durée prévisible (cass. soc. 3 février 2010, n° 08-41412 FPPBR).

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