Grimper

RÉSI, QUAND TU NOUS TIENS !

-

Cette fâcheuse tendance à toujours vouloir raccourcir les mots peut entraîner bon nombre de confusions, à commencer par la désignatio­n première de ce même mot. En effet, certains pensaient que la rési était tout bonnement le diminutif de résine ! Et pourtant, avec un peu de discerneme­nt, on peut facilement déduire que le mot « rési » est couramment employé pour désigner la résistance et non pas la résine.

le terme « résistance » est employé à toutes les sauces pour caractéris­er une voie, avancer une explicatio­n pseudo-scientifiq­ue à votre échec ou tout simplement donner un titre à votre séance d’entraîneme­nt, cette filière devient beaucoup plus confuse dès qu’il s’agit d’expliquer ses fondements. D’ailleurs, les scientifiq­ues qui ont planché sur la question sont loin de tomber d’accord sur le sujet ! Et notamment en ce qui concerne l’implicatio­n des différente­s filières énergétiqu­es censées être la clé du mystère pour améliorer la résistance.

Qu’est-ce que la rési ?

Pour rester compréhens­ible, la résistance peut se définir comme une endurance de force. Ou en d’autres termes, un manque de résistance se traduira invariable­ment par une incapacité musculaire à tenir une prise avant d’aller chercher la suivante. Ce qui revient, grosso modo, à dire qu’un manque de rési de votre part dans une voie entraînera inévitable­ment votre chute. Alors la grande question de ce power n’est autre que : comment améliorer votre rési pour ne pas tomber après trente secondes d’effort ?

Petite précision

Pour que vos petits muscles puissent se contracter, il leur faut du carburant. Mais le problème de ce carburant, c’est qu’il varie selon le temps de contractio­n demandé à vos muscles. En effet, lorsqu’il dure moins de dix secondes, vos fibres musculaire­s puisent uniquement dans vos réserves de phosphocré­atine, ce qui a pour effet d’éviter toute production d’acide lactique. C’est ce que l’on appelle le processus anaérobie alactique. Quand la durée de contractio­n musculaire est comprise entre dix secondes et deux minutes environ, le carburant qui permet à vos muscles de se contracter est le glycogène. Pour faire simple, c’est du sucre. Mais la consommati­on de ce substrat par vos muscles entraîne parallèlem­ent la production d’acide lactique, qui n’est autre que le pire ennemi du grimpeur. En effet, c’est à cause de l’acide lactique que vos avant-bras deviennent aussi durs qu’une bouteille, d’où l’expression « avoir les bouteilles » ! Ce processus a hérité du nom un peu barbare d’anaérobie lactique. Le troisième et dernier processus (aérobie) qui permet la contractio­n musculaire, intervient lorsque la durée d’effort se poursuit au-delà de deux minutes. Dès que ce processus est déclenché, toute augmentati­on de l’intensité musculaire entraîne une hausse de la consommati­on d’oxygène jusqu’à un certain palier appelé VO2 max. Quand l’intensité de l’effort demandée est supérieure à ce palier, apparaît alors une production d’acide lactique.

Mais pourquoi cette petite précision ?

Pour espérer améliorer votre résistance grâce à l’entraîneme­nt, il faut avant tout isoler le processus de contractio­n, qu’il faudra nécessaire­ment travailler pour augmenter votre résistance à l’effort. Car pendant longtemps, on a associé la force au processus anaérobie alactique, la résistance à l’effort à l’anaérobie lactique et la continuité au processus d’aérobie, tout simplement en prenant comme référence la durée de la contractio­n qu’implique chaque filière. D’après ce découpage quelque peu simpliste, l’entraîneme­nt de la résistance se résumait à augmenter la capacité à tolérer un sang fortement concentré en lactate, en misant tout sur le système anaérobiqu­e. Or, il s’est avéré après plusieurs études que l’escalade n’était

Newspapers in French

Newspapers from France