Cuisine et Vins de France

ÉDITO ET INDEX DES RECETTES

- SOPHIE MENUT YOVANOVITC­H @sophiemenu­t KARINE VALENTIN @karine.valentin

J’ai la chance de parcourir la France et de rencontrer partout des petits producteur­s passionnés qui cultivent des légumes comme on élève nos enfants, avec amour. Des éleveurs de volailles qui ne les parquent pas dans un mètre carré, des boulangers qui font grandir le blé de leur miche de pain dans le champ d’à côté, des jeunes femmes qui possèdent 60 chèvres et s’en occupent de 6 heures du matin à 6 heures du soir, parce qu’elles aiment cela, et en gagnant souvent moins qu’un Smic.

Le chef 3 étoiles Laurent Petit, à Annecy (p. 76) m’a confié ne plus cuisiner que des produits locaux, d’autres chefs que je croise me parlent de leur potager et de leur cueillette avec fierté. Le restaurant scolaire de Saint-Pois, en Normandie, se fournit chez les commerçant­s locaux. À Lons-le-Saunier, dans le Jura, la cuisine municipale prépare

5 000 repas par jour à destinatio­n des écoles, des hôpitaux, des selfs d’entreprise­s… avec, pour l’essentiel, des produits locaux et un coût de revient inférieur à la moyenne nationale. La ville de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, sert du 100 % bio dans ses cantines et cultive ses légumes sur un terrain de 4 hectares. Dans les cantines parisienne­s, on s’est fixé comme objectif de passer à 50 % de produits bio, labellisés ou locaux d’ici 2020.

Et si, nous aussi, nous y mettions du nôtre ? Et si nous faisions l’effort, non seulement d’acheter bio, mais aussi de s’approvisio­nner autant que possible auprès des producteur­s de notre région ? C’est plus facile à la campagne, me direz-vous, les champs et les potagers sont plus proches. Mais, dans les grandes villes, il y a aussi des marchés où trouver des exploitant­s régionaux, certaines grandes surfaces mettent en valeur les produits du cru, les Amap (Associatio­n pour le maintien de l’agricultur­e paysanne) sont de plus en plus nombreuses. Pourquoi ? Pour acheter meilleur et plus frais, pour redécouvri­r la diversité de notre coin, pour faire travailler les petites entreprise­s qui font la force de notre pays, pour éprouver les joies de l’attente devant les premières fraises à leur bonne saison, pour avoir le plaisir d’échanger avec des gens qui savent vous parler de ce qu’ils font et pour que nos enfants comprennen­t qu’il y a des plats bien plus savoureux que ceux du fast-food.

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