Cuisine et Vins de France

LES TROUVAILLE­S DE KARINE

2 blancs de Bourgogne 2 rouges pour l’été

- PAR KARINE VALENTIN

Rully DOMAINE NINOT, CHAPONNIÈR­E 2017

En 2003, Erell reprend le domaine familial derrière son père ; elle est rejointe par son frère Flavien plusieurs années plus tard. Ensemble, le frère et la soeur décident de convertir leurs

13 ha en agricultur­e biologique. La certificat­ion prenant trois ans, elle n’interviend­ra qu’en 2021.

Si Erell a fait des études viti-oeno, Flavien, lui, est tombé dans le jus de la treille sur le tard. À cheval sur les appellatio­ns rully et mercurey, la fratrie n’a pas à choisir : premiers crus ou régionales, les cuvées sont radieuses – une vinificati­on à l’ancienne, de l’Inox et des fûts, et l’affaire est dans la bouteille. Superbes en premiers crus et mercurey rouge, et prêtes à boire en rully, dont ce Chaponnièr­e blanc, qui vaut le détour pour la lumineuse tension de son palais vif et équilibré d’une touche de fruit intense.

COMMENT LE BOIRE :

C’est en apéritif avec des gougères qu’on commence à l’apprécier, servi frais mais pas trop, 11 ou 12 °C seront parfaits, puis sur des quenelles, une lotte au safran, des saint-jacques ou des ris de veau.

LE PRIX 15 € départ cave

Chablis DOMAINE JEAN DAUVISSAT, HÉRITAGE 2015

Le domaine fait 22 ha et Fabien y revient en 2010 après moult années d’études de viticultur­e, de gestion et de commerce. Son père, lui, vendait alors toute la production du domaine familial au négoce : soit le petit-chablis, les chablis et quelques jolis premiers crus, dont le populaire Fourchaume, riche et séduisant, l’intransige­ant Montmains, racé et puissant, et le rare Côte de Léchet. Huit ans après son retour, le vignoble est prêt à passer en biodynamie, Fabien aussi, même s’il ne souhaite pas le revendique­r : tout ce qu’il veut, c’est créer un lien entre le sol et la plante avec, comme visée, plus d’énergie dans ses vins qu’il élève au domaine. Ainsi, la cuvée Héritage, assemblage de plusieurs parcelles de très vieux chardonnay­s plantés entre 1950 et 1960, sort-elle en 2015, éclatante et lumineuse, d’une profonde minéralité due au sous-sol calcaire.

COMMENT LE BOIRE :

Issu d’un millésime riche et solaire, le vin a su conserver la tension du chablis. À déboucher sur une andouillet­te ou un saucisson à la pistache.

LE PRIX 13,50 € départ cave

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